L'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing est décédé des suites du Covid, a annoncé sa famille mercredi soir. L'ensemble de la classe politique française a dans la foulée salué l'héritage de celui fut le plus jeune président de la République à son élection en 1974.
«Valéry Giscard d'Estaing s'est éteint le mercredi 2 décembre dans sa maison familiale du Loir-et-Cher. Son état de santé s'était dégradé et il est décédé des suites du Covid-19», a écrit sa famille dans un communiqué. «Conformément à sa volonté, ses obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité familiale».
L'Assemblée nationale et le Sénat, qui siégeaient au moment de l'annonce de son décès, ont observé une minute de silence.
L'ancien chef d'Etat avait été admis quelques jours dans le service de cardiologie de l'hôpital de Tours du 15 au 20 novembre pour une «insuffisance cardiaque». Il avait auparavant été hospitalisé quelques jours mi-septembre à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris pour une légère infection aux poumons.
Plus jeune président de la République lorsqu'il est élu en 1974, Valéry Giscard d'Estaing avait fait l'une de ses dernières apparitions publiques le 30 septembre 2019 lors des obsèques à Paris d'un autre président de la République, Jacques Chirac, qui fut son Premier ministre de 1974 à 1976.
Un seul mandat
Rompant avec le style solennel de ses prédécesseurs, Valéry Giscard d'Estaing avait adopté des postures modernes et voulait s'afficher proche des gens, au risque de s'exposer aux procès en démagogie comme lorsqu'il s'invitait à dîner chez les Français ou jouait de l'accordéon.
Figure de la vie politique française, incarnation du centre droit et tombeur du gaullisme, « VGE » n'avait effectué qu'un seul septennat, battu par le socialiste François Mitterrand en 1981 après une seconde partie de mandat marquée par la crise économique et des affaires, comme celle des « diamants de Bokassa« .
Né le 2 février 1926 à Coblence, en Allemagne, l'homme qui voulait « regarder la France au fond des yeux » avait une sorte de prédestination au pouvoir, due à sa lignée de hauts fonctionnaires et de parlementaires, à sa formation – polytechnique et l'ENA – et à son esprit, décrit comme brillant par ses contemporains.
« Le monopole du cœur »
Valéry Giscard d'Estaing n'a pas encore 30 ans, en 1956, lorsqu'il est élu pour la première fois député du Puy-de-Dôme, terre d'élection de son aïeul, puis devient secrétaire d'Etat aux Finances en 1959, dans les premiers mois de la Ve République.
A l'exception d'une brève traversée du désert, de 1966 à 1969, sa carrière se déroule selon un plan parfaitement exécuté, qui l'emmène à l'Elysée en 1974 après un débat réussi face à François Mitterrand. « Vous n'avez pas le monopole du cœur« , lance-t-il à son adversaire socialiste lors du débat télévisé d'entre-deux-tours, premier du genre.
Il inscrit son septennat sous le signe de la modernité, autorisant le divorce par consentement mutuel, dépénalisant l'avortement et abaissant de 21 ans à 18 ans l'âge de la majorité.
Après des débuts prometteurs, Valéry Giscard d'Estaing connaît une première crise avec la démission de son Premier ministre, Jacques Chirac, en 1976. Initiateur du G7, le club des dirigeants des pays les plus riches, il donne une impulsion décisive à l'axe franco-allemand aux côtés du chancelier Helmut Schmidt.
Après son départ resté dans les mémoires – il laisse une chaise vide lors d'une ultime allocution télévisée- Valéry Giscard d'Estaing, traverse une profonde dépression, mais il reviendra ensuite aux affaires, mais dans la discrétion.
FSS (Source RST.info)
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