Le secrétariat exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et la direction générale de la Faune et des Aires protégées (FAP) ont initié mercredi, à Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié (Sud), un atelier de formation de deux jours pour le renforcement des capacités des Officiers de police judiciaire (OPJ) à compétence spéciale des chefs de cantonnement des Eaux et Forêts des provinces de la Ngounié et la Nyanga, pour lutter contre la criminalité faunique.
Financé par les partenaires de développement (la Banque mondiale et le Fonds pour l’Environnement mondial à travers le projet de Gestion de la Faune et des Conflits Homme Eléphant (GeFaCHE), cet atelier vient renforcer les capacités des OPJ sur l’application des lois en matière de faune, flore et aires protégées. D’autant plus que les populations des localités et les élus locaux ont à maintes reprises interpellé les autorités administratives provinciales, voire départementales, sur les difficultés liées à la faune et surtout la problématique des dévastations des plantations par les éléphants.
En lançant ces travaux, le gouverneur de la province de la Ngounié, Paulette Mengué M’Owono a saisi cette opportunité pour marteler que «les populations me saisissent régulièrement sur les destructions de leurs récoltes par les pachydermes». Selon cette magistrate de formation, «la résolution de ce conflit passe d’abord par la maîtrise de tout l’arsenal juridique en République gabonaise, à savoir le code forestier, la loi sur les parcs nationaux et la rédaction des procès-verbaux d’infraction qui sont transmis auprès du Parquet, afin de faciliter l’instruction de dossiers dans les juridictions de notre pays», une façon d’exprimer sa gratitude sur tous les efforts réalisés au quotidien dans le secteur de l’Environnement et de la Conservation ainsi que les travaux abattus dans les juridictions du pays.
Pour le secrétaire exécutif de l’ANPN, Christian Tchimambéla, cet atelier, encadré par des juristes de l’ANPN et du Parquet de la République de Première instance de Mouila, vise à faire acquérir aux chefs de cantonnement des deux provinces des rudiments et mécanismes de renforcement des capacités sur l’application de la loi du code forestier 03/2007 liée à l’ANPN.
«L’apport du Parquet est de compléter les connaissances qu’ils ont déjà en matière de procédures, c’est-à-dire, édifier les OPJ à compétence spéciale que sont les agents des Eaux et Forêts sur la procédure pénale de droit commun et sur les spécificités en matière de code forestier, voir comment dresser les procès-verbaux pour les infractions qu’ils sont amenés à constater dans leur domaine de compétence», a expliqué le substitut du procureur de la République près le tribunal de Première instance de Mouila, Léonce Mba Mihindou dont les participants ont été sensibilisés sur les questions d’éthique et de déontologie, ainsi que sur la politique pénale consistant avant tout à prévenir avant l’étape de la poursuite.
Bertrand Ondo Abagha, formateur, également juriste et expert en droit forestier, a dit qu’il s’agit de la présentation de la législation (textes qui réglementent l’activité en matière de faune) et des procédures de recherche d’infractions, de dressage de procès-verbaux, aux fins de présenter les auteurs des faits devant le Parquet. Cet atelier, qui se tient après celui de septembre dernier à l’endroit des OPJ des parcs nationaux, a vu la présence du directeur général de la Faune et des Aires Protégées, Lucien Massoukou, ainsi que celle du directeur provincial des Eaux et Forêts de la Ngounié Pascal Ondo Mbeng.
JPM
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