En mission dans la province du Woleu-Ntem (Nord), le ministre de la Décentralisation, Mathias Otounga Ossibadjouo, en a profité pour faire le point avec les élus locaux sur la décentralisation.
A la tête d’une délégation onusienne dans le cadre de ses fonctions, le ministre de la Décentralisation a séjourné dans la province du Woleu-Ntem (Oyem, Minvoul et Bitam) du 19 au 25 octobre dernier.
Durant son séjour dans ces trois localités, Mathias Otounga Ossibadjouo a tenu à faire passer aux maires et présidents des Conseils départementaux, le message gouvernemental sur la mise en œuvre progressive de la décentralisation au Gabon.
A Oyem, avec à ses côtés le gouverneur de la province Jules Djeki, et à Minvoul, le membre du gouvernement a édifié ses hôtes de la volonté affirmée du gouvernement de procéder à un transfert de compétence en direction des collectivités locales.
Retraçant l’historique du processus, il a indiqué que c’est en 1994 que l’Etat du Gabon s’est engagé dans cette voie.
«C’est en 1994 que le Gabon a adopté la première loi organique sur la décentralisation, la deuxième en 2014 et présentement nous sommes en train d’adopter graduellement tous les textes d’application y relatifs, et le parlement vient d’adopter la loi sur le transfert des compétences et les différents textes qui rendront effectifs la décentralisation. Les choses sont donc en train de bouger», leur a-t-il expliqué.
Selon le ministre Otounga Ossibadjouo, les transferts des ressources ne seront pas du ressort du ministère dont il a la charge, mais des organes mis en place sur la base des textes prévus à cet effet, dont les comités provinciaux de la décentralisation et qui seront chargés de sa mise en œuvre.
«Placés sous l’autorité des gouverneurs des provinces, les comités provinciaux seront chargés de la mise en œuvre de la décentralisation, notamment l’harmonisation et la réalisation des différents programmes de développement», a-t-il expliqué. Soulignant que ces comités devront donner leur avis sur tout projet de création d’un impôt, taxe ou amende dans la province et s’assurer en outre de la mise en place de la programmation et de tout le processus.
A entendre Mathias Ossibadjouo, dans le cadre de la décentralisation, tous les dossiers de projets de développement partiront des provinces en direction du ministère où ils seront examinés par un comité technique de la décentralisation dans lequel siègeront également les représentants de tous les services à décentraliser.
«Le comité technique est, quant à lui, chargé de préparer les dossiers qui seront soumis à la commission nationale de la décentralisation dirigée par le Premier ministre et qui à son tour est tenu de soumettre au chef de l’Etat les services à décentraliser», a fait savoir le ministre. Poursuivant que la décentralisation implique non seulement un transfert de ressources, mais également un transfert de compétences, donc de ressources humaines.
«Il importe également de comprendre que la décentralisation ne peut réussir que s’il y a une volonté politique forte et si les élus locaux sont démocratiquement choisis; elle suppose en outre un renforcement des capacités des élus locaux en matière de gestion de deniers publics; vu qu’ils sont appelé à gérer de gros budgets», a conclu le membre du gouvernement.
Ernest Mvie Mendame
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