Des gendarmes du «Camp Boiro» ont chargé jeudi matin à Port-Gentil, des agents des sociétés SATRAM S.A. et EGCA S.A. regroupés au piquet de grève érigé dans les installations de SATRAM au nouveau port, alors que plusieurs affaires judiciaires déchirent la famille du fondateur de l’entreprise et les nouveaux dirigeants.
Sept agents dont deux blessés ont été interpellés au cours de cette opération.
Pour les grévistes cette épreuve de force, «qui ne se justifie pas» intervient alors qu’ils manifestent sur le site depuis le 02 octobre 2019 pour revendiquer leurs droits à «la grande indifférence de la direction générale de l’entreprise».
L’affaire SATRAM déchire actuellement deux parties notamment la direction de l’entreprise avec le président du Conseil d’administration, Mustapha Aziz et Saïd Znaki, le directeur général, opposés à sa veuve et ses quatre enfants, dont l’aîné Tarik Jakhoukh qui contestent la qualité de légataire universel de Mustapha Aziz dans la succession de Jakhoukh Lahcen devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (lieu du décès et d’ouverture de la succession).
«Cette situation particulière naît du fait qu’en violation flagrante des dispositions de la Convention d’aide mutuelle judiciaire, d’exequatur des jugements et d’extradition entre la République Française et la République Gabonaise du 23 juillet 1963, notamment en son article 41, par une ordonnance du 11 septembre 2018, la présidente du Tribunal de Première Instance de Port-Gentil a cru bon de rendre exécutoire au Gabon un testament toujours privé d’effet à son lieu d’établissement (France) et en dépit des termes clairs d’un arrêt de la Cour de Cassation du Gabon daté du 05 septembre 2018 par lequel la haute cour prononçait la cassation d’une précédente ordonnance du 02 juin 2017 rendue par le Juge de l’exécution de Libreville», indique la famille du défunt qui dénonce «la gabegie perpétrée sur les sociétés fondées il y a près de 40 ans par Jakhoukh Lahcen et Alj Ahmed».
Les agents grévistes et la famille indiquent aussi que les dirigeants des sociétés SATRAM et EGCA, admises en redressement judiciaire depuis le 21 février 2018, semblent jouir d’une impunité totale, malgré l’inculpation de Saïd Znaki, le directeur général, Ali Bardaï Mboumba, le directeur d’exploitation et Taby Mahmoud, le coordinateur financier pour abus de biens sociaux au Tribunal de Première Instance de Libreville le 18 août 2020.
Des informations que la direction actuelle de Satram nie en bloc. «La société Satram et EGCA ont repris une vie normale sous la direction de monsieur Saïd Znaki, à qui nous avons renouvelé notre confiance absolue et qui, en plus, monte en grade parce qu’il est devenu membre du Conseil d’administration du groupe Satram marine qui supervise toute l’Afrique et le Maroc», a déclaré le président directeur général du groupe, le Dr Mustapha Aziz dans un entretien accordé au journal en ligne Gabonreview, expliquant que «sur ce point nous pouvons vous dire que cela met fin à l’agitation d’un quart des délégués du personnel qu’on a totalement licenciés pour des fautes graves, et qui ne représentent même pas 10?s ouvriers et des cadres de la société́ Satram. C’est donc une page tournée. Mais, malgré cet état de fait, ils continuent leur grève parce qu’ils sont manipulés par des personnes extérieures du groupe».
Dans un communiqué dont l’AGP a reçu copie, le fils aîné Tariek Jakhoukh annonce briser le silence ce samedi à Libreville face à la dégradation de l’œuvre de son père.
Les employés grévistes dénoncent 24 mois d’arriérés de salaires, des Soldes de tout compte impayés (départs volontaires, retraites, démissions, licenciements), des Indemnités de congés impayés, des cotisations CNSS et CNAMGS non-reversées, des Privations de la pension de retraite, entre autres.
72 travailleurs de la Satram seraient à ce jour décédés faute de ressources.
LPM
Commentaires