Un sexagénaire gabonais, Nzengué Mayombo, vient d’explorer une activité génératrice de revenus (AGR), l’élevage des tilapias dont la première sortie de son bassin s’est effectuée le week-end écoulé avec une prise de deux grandes bassines pleines, au quartier Bavanga dans le deuxième arrondissement de la ville de Mouila, la capitale provinciale de la Ngounié (Sud).
Soucieux de ne pas se laisser envahir l’identité par des apports extérieurs incontrôlés alors que le Gabon importe près de 80% de produits alimentaires tels que la viande et la volaille, Nzengué Mayombo a estimé qu’il était utile de diversifier l’alimentation en créant une activité économique. D’où, depuis un an déjà le projet d’éleveur de poissons pour la consommation familiale, mais aussi de l’écouler sur le marché local et d’explorer plus tard les autres localités départementales ou hors de la province si les conditions sont favorables.
Le projet de ce natif de Lébamba-village, une bourgade de la commune de Lébamba dans le département de la Louétsi-Wano (sud de la province de la Ngounié) a commencé dès son jeune âge (au primaire et secondaire) et appelé sous le drapeau, il n’a pu le réaliser, le commerce étant interdit à tout corps habillé. Retraité, cet ancien Adjudant chef de gendarmerie sait compter sur son savoir-faire, même si dans son amateurisme, il a fouillé son bassin de trois ares à la pelle sans demander l’expertise des services administratifs en la matière.
Pour cette première pêche, le promoteur a indiqué avoir sorti deux bassines de tilapias prises d’assaut par des clients des motels et restaurants de la place, mais que les alvins à l’état sauvage provenaient du fleuve Ngounié. Il envisage creuser d’autres bassins pour accroître la production, cette fois appuyé par les techniciens de la direction provinciale de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture de la Ngounié, avant d’étendre l’activité sur les porcins, canards, pintades.
C’est dans cette vision que Pierre Guizoumbi, agent technique des Pêches et Aquaculture, a été dépêché par sa hiérarchie pour assister l’entreprenant, qui a la ’’très bonne volonté’’ de se lancer dans la pisciculture. Il doit revoir la manière de construire le bassin, le premier comportant des éboulements, vulgariser les poissons mis en élevage (tilapia aulétique et le clarias) puisque les poissons sauvages sont difficiles en alimentation et grossissent peu. «Nous allons d’abord vider le bassin, ensuite le récurer en mettant les bonnes formes, mettre de l’eau et les tilapias vulgarisés puis prévoir d’autres bassins de récupération d’eau», prévoit-il.
Désormais adoubé de conseils d’experts dans ce domaine et les saluant, le pisciculteur Nzengué Mayombo lance un appel aux autorités locales et bonnes volontés du pays afin qu’elles lui apportent leurs soutiens multiformes et favoriser quelques emplois aux compatriotes dans ce secteur. «C’est dire qu’à la longue, les revenus escomptés permettront notre autonomisation», a-t-il conclu.
JPM
Commentaires