Après le Baccalauréat, le plus difficile reste à venir: trouver un établissement pour la poursuite des études. De plus en plus nombreux, les nouveaux bacheliers ne cessent de se demander où ils iront, après leur examen. Une sempiternelle préoccupation qui ne semble toujours pas être résolue.
Où aller après le bac? Cette épineuse question taraude fortement l’esprit des nouveaux bacheliers après l’obtention du diplôme. En effet, le déficit des infrastructures universitaires est un problème de longue haleine qui ne semble pas être résolue par les autorités compétentes.
Cette année encore, ils sont 29.705 à s’être fait enregistrer au baccalauréat, toutes séries confondues. Au 1er tour, 7.038 l’ont obtenu d’office. Au 2ème tour, 12651 l’ont décroché. Par déduction, ils seraient 19695 à avoir obtenu ce précieux sésame, cette année. Soit un taux de réussite de plus 65%, environ. Si pour le moment, l’heure est au soulagement et à la fête, dans quelques temps, la question se posera peu à peu. Et à ce moment, la réalité frappera de plein fouet: celle du manque accru d’établissements, entrainant ainsi la saturation des structures déjà existantes et le constat des effectifs pléthoriques.
Alors, se tourner vers les écoles supérieures d’enseignement privé va être le choix de bon nombre d’entre eux. Pour d’autres, la possibilité de sortir du pays pour rallier l’étranger serait une aubaine. Malheureusement, pour ce qui est des établissements supérieurs d’enseignement privé, beaucoup ne répondent pas aux normes et leurs offres de formation souffrent à ce qui semble, de diversification et d’arrimage aux dernières innovations de l’heure. Et pour ceux qui veulent apprendre à l’étranger, la situation sanitaire actuelle freine davantage les possibilités de s’y rendre. Déjà qu’avant, les moyens financiers étaient un blocage pour beaucoup, notamment pour les enfants de prolétaires, aujourd’hui, la Covid-19 vient encore créer des barrières.
«La question des capacités d’accueil, dans le secteur de l’enseignement supérieur demeure depuis plusieurs années un véritable problème. Depuis la création des universités Omar Bongo, Masuku et de la Santé, quelle autre université a vu le jour ? Aucune ! C’est pareil pour les établissements supérieurs IUSO, INSG, IST, ENS, ENSET et l’ENI, combien d’écoles de ce type ont vu le jour, depuis leur création ? Aucune. Pourtant, chaque année, le gouvernement annonce la construction de nouvelles infrastructures universitaires. Au final, rien ! Or le nombre d’étudiants ne cesse d’accroitre. Il est temps que des mesures pragmatiques soient prises pour éradiquer cette difficulté», a indiqué Samuel, agent immobilier.
Pour rappel, l’année académique 2018-2019, selon les données du Tableau de bord sur les établissements supérieurs publics, il ressort que l’Université Omar Bongo, qui a une capacité d’accueil de 9.244 places, s’est retrouvée avec un effectif de 27.652 étudiants. Soit un sureffectif de 18.408. À l’Université des sciences de la Santé, la capacité d’accueil est de 1.452 places. Elle s’est retrouvée avec un effectif de 3.305 étudiants, soit un sureffectif de 1.901 étudiants.
Idem pour l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) qui a accueilli 1.269, alors que sa capacité d’accueil est de 719. Soit un surplus de 550 étudiants. Alors, l’arrivée de ces nouveaux bacheliers va, à n’en point douter, compliquer la donne.
Il serait grand temps que les autorités résolvent impérativement la question du manque d’infrastructures d’accueil. La construction de nouveaux établissements universitaires réduirait non seulement les effectifs pléthoriques, mais permettrait aussi de réduire les départs à l’étranger.
Ariane Nadia Mpenga
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