Contrairement à d'autres localités où l'essence fait vraiment défaut, à Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem (Nord), elle est le fait des revendeurs.
La Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) avait, sans aucune intention, génère en mettant sur pied une station-service à Minvoul, chef-lieu du départemental du Haut-Ntem. En effet, l'absence de cet équipement précieux obligeait les minvoulois à parcourir plus de cent kilomètres afin de se procurer le précieux liquide.
Seulement voilà, la Caistab était loin de se douter que les premiers bénéficiaires de cette initiative seraient les revendeurs d'essence installés à Minvoul et dans les villages le long des routes qui mènent soit à Oyem, soit à Bitam.
C'est véritablement de la spéculation à laquelle l'on assiste autour de l'essence à la station-service de Minvoul.
L'on pourrait même s'interroger si l'espace n'est pas acheté à la station par les revendeurs, bien avant l'approvisionnement. Car, contrairement au gasoil qui peut être servie sans discontinuité, la durée du stock d'essence est de seulement deux, où trois semaines.
«Voilà ce qui se passe, une fois que l'essence est livré, les revendeurs vont faire le plein de leurs fûts et les gardent chez eux; et ils viennent de partout le temps que l'essence s'épuise à la station, et tenez-vous bien, cela ne dure pas, ils mettent l'essence acheté sur le marché», explique Yannick A., jeune conducteur gabonais de moto-taxi à Minvoul.
Ainsi, le litre d'essence vendu au prix conventionnel à la station-service se retrouve vendu à 850 voire 1000 frs le litre auprès des revendeurs : C'est à prendre ou à laisser. Mais a-t-on vraiment le choix ? Rien n'est moins sûr.
De nombreux automobilistes se retrouvent ainsi piégés, et avec eux leur portefeuille. En effet, partis d'Oyem avec l'assurance de s'approvisionner à la station-service de Minvoul, ils se retrouvent orientés vers un spéculateur.
«C'est une situation que nous subissons depuis que la station est là. Or nous nous déplaçons beaucoup ici en moto. Nous nous éclairons à l'aide de groupes électrogènes», nous confirme un notable du village Ebomane, à une dizaine de kilomètres de Minvoul.
La solution? Il y en a deux. Soit augmenter substantiellement la quantité d'essence livrée, soit interdire la vente de l'essence par les particuliers.
Ernest Mvie Mendame
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