De plus en plus, le corps médical est toujours pointé du doigt face aux dysfonctionnements et aux dérives qui prennent de l'ampleur. Les plaintes sont légions et les patients, désespérés. C'est le ras-le-bol !
Tout n'est pas rose au sein des services et établissements de santé. Mauvais accueil, urgences saturées, lits saturés, comportements inappropriés de professionnels vis-à-vis des patients, rackets, business, etc. La pénurie et la rupture des médicaments, malheureusement, sont organisées par le personnel soignant. Tels sont les nombreux maux observés dans les structures de santé.
Des sans voix veulent se faire entendre pour réclamer un management plus humaniste. Ces populations déplorent «Le mauvais comportement du personnel des structures de santé jugé « mauvais »».
À ces manquements, s'ajoute l’affairisme qui a pris une place et s'est orientée sur plusieurs tendances. Les patients sont rackettés ou reçoivent des factures exorbitantes, malgré l'assurance maladie. Une situation insupportable qui participe à l'aggravation du dysfonctionnement des services hospitaliers et une entrave à la déontologie médicale.
Existe t-il encore la probité morale, la neutralité, le dévouement, la bienveillance et la discrétion dans nos hôpitaux? L'urgence sanitaire a-t-elle une place importante auprès des personnels soignants ? Humanisme et management sont-ils réellement compatibles dans les services de santé actuels ?
Or la performance se mesure à l’aune d’un savoir-faire (maîtrise d'une compétence particulière) et d’un savoir-être. Ces professionnels de santé ont prêté serment pour répondre aux meilleures conditions de traitement des patients et sauver des vies, etc. La mission même des services de santé repose sur l’humanisme car elle est conditionnée par la solidarité nationale. Il s'agit d'un impératif de bientraitance à l'égard des patients.
Illustration de cette défaillance de l'accueil dans les structures de santé, Gertrude a pris l'exemple d'une de ses sœurs qui a perdu son bébé faute d'assistance. De son avis, c'est un décès qui aurait pu être évité, s'il y avait encore un peu d'humanisme dans cette structure où sa sœur était admise. «Personne ne fait attention à la détresse d'un patient ou d'un parent du malade dans l'urgence. Tous sont indifférents, l'argent a pris le dessus. Si tu ne connais personne ou si tu n'as pas d'argent lorsqu'il y a un problème de santé, tu es laissé pour compte ou tu meurs sans assistance ou par négligence», a-t-elle martelé, précisant que les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) sont les victimes de ces dérapages ou souvent, ne sont pas pris en charge dans les structures publiques rapidement.
«Nous constatons aujourd'hui que les mots: dysfonctionnements, corruptions, rackets, ont pris de la place dans nos structures sanitaires. Que l'urgence pécuniaire a pris le pas sur l'urgence sanitaire. J'en veux pour preuve aujourd'hui qu'ils ressemblent aux centres commerciaux dans lesquels on trouve des parkings de racketeurs, de rabatteurs qui prennent les patients pour les amener à certains médecins. Le travail ne se fait plus correctement. Le patient est racketté dans les bureaux. Les services de chirurgie ne fonctionnent plus, les chirurgiens préfèrent aller donner les prestations aux privés, mais viennent réclamer les quotes-parts à la santé. Le laboratoire ne fonctionne pas correctement, les professionnels de santé envoient les patients dans les laboratoires privés où ils vont après avoir recueilli les pourcentages», avait dénoncé Denise Mekam'ne, ancienne ministre de la Santé.
Alors comment expliquer une telle situation? L'hôpital public est véritablement un problème! Comment redonner aux services de santé une meilleure agilité et une plus grande transversalité ?
Le pire c'est que le contrat de confiance entre le patient et le personnel soignant est rompu. Ces pratiques devraient prendre fin. Il faut que les structures sanitaires publiques reprennent un fonctionnement normal.
L'État devrait prendre des mesures drastiques pour trouver des solutions pour y remédier. Et pourtant, les autorités s’activent à améliorer les conditions de travail des personnels de santé, par la construction et/ou la rénovation des établissements de santé. Mais cela ne suffit pas pour soulager les patients. Il faudra aussi améliorer les conditions d’accueil des malades.
Chancelle Biket Onanga
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