Depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au coronavirus et les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette pandémie, les prix ont quasiment grimpé aussi bien dans les transports urbains et suburbains que dans certains commerces au grand dam des populations.
La lutte contre la pandémie du coronavirus a engendré des incidences dans plusieurs domaines. Dans le secteur transport, la mesure de la distanciation physique d’un mètre, a eu pour conséquence la réduction du nombre de passagers dans les véhicules de transport urbain et suburbain (9 personnes dans les taxis bus et 3 dans les petits taxis). Entrainant de facto, une augmentation des coûts de trajets par les transporteurs.
«Malgré cette augmentation, nous n’arrivons toujours pas à faire notre chiffre d’affaires journalier, étant donné que nous devons arrêter au plus tard à 16h à cause du couvre-feu. A cela, il faut ajouter le racket des gendarmes et des policiers sur la route», indique Dimitri, transporteur dans la zone Pk12-pk18 où le prix du trajet est passé de 300 à 500 F CFA.
C’est également le cas pour le parcours PK12-Ntoum qui a quasiment doublé, passant de 500 à 1000 F CFA. Même constat dans plusieurs zones urbaines du Grand Libreville. A l’exemple de la gare routière-Owendo où le trajet qui était à 300 F CFA, a augmenté de 100 F CFA. Dans les petits taxis, il faut doubler, voire tripler la mise pour espérer avoir une place à bord.
La situation actuelle dominée par la Covid-19 a également impacté le panier de la ménagère. Certains produits dans les magasins et autres espaces commerciaux ont connu une augmentation vertigineuse. «Les prix ont beaucoup augmenté, à l’exemple du carton de queue qui est parti de 24 ou 25000 F CFA à 30.000 F CFA et les cous de dinde qui, pourtant, faisaient partie des aliments les moins chers, sont aujourd’hui à 10.000 F CFA le carton. En tout cas, les prix ont augmenté sur presque tous les cartons de nourritures», s’exclame Pacelly, rencontrée dans un magasin de la place.
Même observation pour Murielle, qui estime que «la mercuriale n’est pas respectée et le panier de la ménagère pèse davantage». Elle fait également observer que le coût du lait concentré varie aujourd’hui entre 1000 et 2250 F CFA, selon la qualité. De même que le paquet de sucre qui oscille entre 845 et 1000 F CFA par endroit.
Aussi, beaucoup de clients dénoncent-ils la variation excessive des prix de produits d’un magasin à un autre ou d’un quartier à un autre de la capitale. «Il faut savoir que les prix ne sont pas fixes et varient selon des situations. Nous avons par exemple, plusieurs agents de la DGCC qui se succèdent ici à tout moment pour effectuer des contrôles, sans compter des taxes supplémentaires», explique le gérant d’un magasin à Bikélé dans le 3ème arrondissement de la commune de Ntoum.
Dans les marchés, si les prix de certains aliments tels que les tas de bananes, du piment, tomates, entre autres, restent les mêmes, le manioc par contre varie selon les lieux. A Awendjé et Akébé, le manioc qui était à 250 ou 300 F CFA est désormais à 400 F CFA. «Le manioc se fait rare chez les grossistes à cause du coronavirus, et certains d’entre eux ont revu à la hausse le prix du sac. Nous sommes obligés d’augmenter à notre niveau pour récolter un bénéfice», déclare une commerçante au marché d’Akébé.
Bon nombre de concitoyens appellent le gouvernement à avoir un regard sur la situation des coûts de produits qui ne cessent de grimper en cette période de confinement partiel.
Herman Ulrich NGOULOU
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