Obsèques de Jean Yves Messan: Le dernier hommage

Décédé le mercredi 04 juin dernier au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), des suites d’une longue maladie, la dépouille du célèbre musicien, technicien, producteur et propriétaire du home studio Mandarine, Jean Yves Messan, a été exposée pendant trois heures de temps à son domicile à Likouala, pour le recueillement avant son inhumation.

C’est aux environs de 08 heures, soit une heure d’avance sur le programme initial que la dépouille mortelle du regretté Jean Yves Messan a été acheminée par les services des pompes funèbres à son domicile de Likouala. Où l’attendaient déjà sur les lieux, parents, amis, connaissances et quelques membres de la grande famille des artistes qui ont continué d’affluer jusqu’à la dernière minute de la levée du corps. 

Chacun dans sa tenue de deuil, a tenu à rendre hommage à celui que les mélomanes et autres spécialistes de revues ou magazines culturels et artistiques considèrent comme le propriétaire du catalogue le plus fourni de musiques gabonaises ces dernières décennies.

Edwige Edima, Paola, Pimpin Anotho, Marcel Reteno, Serge Rebieno, Serge Ovono Mezui-lui même s’offrant-mais soutenu par une proche, et bien d’autres artistes de toutes les générations et toutes disciplines confondues ont tenu à faire le déplacement de Likouala.

Parmi les temps forts, on note l’office religieux célébré au domicile de l’illustre disparu par le curé de la paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Likouala, le Père Emmanuel Ndong Mezui.

Mais l’émotion était à son comble lorsque Berthe Messan «Mamouche», la dernière fille de Jean Yves Messan, a dit une oraison funèbre retraçant la vie de l’homme (JYM) – Jean Yves Messan est  né le 10 janvier 1953 à Libreville d’un père Breton (Français) et d’une femme gabonaise, Berthe Ankombiè Messan – les grandes étapes passées ici-bas.

Le film de la vie de Jean Yves Messan raconté par sa fille n’a laissé personne indifférent sur les lieux des obsèques, encore moins dans les alentours. Car, non loin de là, la camionnette de Mc Namdi-premier diffuseur de musique gabonaise depuis plus de 20 ans-dotée de baffles extérieurs, diffusait en boucle les œuvres du défunt, et celles produites pour la circonstance sous la supervision générale de «Jojo» Northon Messan, par les artistes du studio mandarine pour rendre hommage à leur mentor, maintenait inconsolables les plus sensibles.

Au terme de l’office religieux, le cercueil, d’abord porté par les proches parents, a été remis aux artistes Arnold Djoud, Mohamed Yossa, Zang Béton, Yves Mayeul, Henri Anotho, Petit Jean, entre autres, pour le relais jusqu’à l’installation dans le corbillard. N’ayant pas obtenu dans les délais nécessaires, les dérogations pour une procession jusqu’au cimetière, tel que souhaité, les artistes se sont juste contentés d’accompagner le corbillard jusqu’à la sortie de Likouala, et ont fait un «Standing ovation» pour marquer la fin du «Concert» et saluer, comme ils savent le faire, le départ définitif de la dépouille de l’Artiste pour le cimetière de Plaine Niger, où il a été inhumé dans la stricte intimité familiale. Une façon de respecter la timidité et la simplicité qui ont caractérisé «JYM» de son vivant. Dont l’héritage (Studio Cithare-Mandarine), devrait désormais être d’ordre national, au risque de disparaitre avec le décès de son fondateur aujourd’hui. Ce qui serait une double perte pour son fondateur, Estime Rufin Ambourouet, musicien émérite, homme de culture proche de Jean Yves Messan et membre de la famille du fondateur du Collège et Lycée Georges Ambourouet.

«Guenda mbiambiè ombalo!» (Vas en paix oncle !)

Ainsi, dans la douleur, la tristesse et l’émotion suite à ce deuil, les invités présents ont vécu dignement  tout le cérémonial d’adieu au domicile du disparu, le samedi 13 juin 2020, dans le respect des mesures barrières en cette période de lutte contre la pandémie du Covid-19. 

Jean Ossié Otounga