On le savait malade dans le milieu artistique, et celui de la famille biologique restreinte. Jean Yves Messan, un des célèbres musiciens-producteurs gabonais est décédé, le Jeudi 03 juin dernier à Libreville, à l’âge de 67 ans.
Jean Yves Messan, musicien instrumentiste (Bassiste) talentueux, qui a longtemps fréquenté les milieux artistiques, tout au long de sa longue carrière musicale dans l’hexagone, a côtoyé d’autres grands talents de la scène artistique parisienne. A l’instar de l’Antillais Jacob Desvarieux, leader du groupe Kassav’, et un certain nombre de «Requins» de studios parisiens des années 1970/1980. Au moment où la musique africaine et/ou caribéenne était encore au stade de balbutiement, au niveau de son contenu, avec un rendement jugé approximatif, surtout une faible diffusion dans les médias. Parfois sélective sur les ondes de grandes stations de radios au niveau de la capitale française, sa périphérie et même dans les territoires d’outre-mer.
C’est au cours de ces multiples rencontres avec la diaspora africaine associée aux autres communautés venues des Antilles, que Jean Yves Messan et ses compères jetèrent les premières bases de ce qui va devenir, par la suite, le groupe Kassav’ qui va enchainer les tournées musicales. Un peu partout dans le monde. Notamment, dans la plupart des capitales africaines francophones ou autres grandes villes de références. Sans oublier les Antilles : Martinique, Guadeloupe entre autres, où sont originaires le plus grand nombre des membres du groupe Kassav’, qui fait la promotion artistique afro. A travers le Zouk, une danse issue des volets ou rythmes de musique typiquement africaine, mixée aux sons Antillais; dérivés de l’Afrique.
Après avoir fait ses classes sur les champs artistiques en France, Jean Yves Messan regagne son pays, avec son savoir-faire et toute l’expertise avérée dans son domaine de prédilection.
Il participe à sa manière, aux côtés de ses confrères producteurs et propriétaires de home studios, à l’éclosion de la musique gabonaise à travers l’implantation, au quartier Likouala de son studio de production musicale, le studio Mandarine. Studio qui va propulser les jeunes talents qui vont le côtoyer. Et à qui, Jean Yves Messan donnera la chance de se mettre en valeur, surtout dans la variété, le tradi-moderne.
Ils sont nombreux à avoir été coachés et révélés au grand jour, sur la scène musicale gabonaise par «Tonton JYM», depuis le studio Mandarine. En rentrant au bercail, il avait pour ambition de faire bénéficier au plus grand nombre de musiciens locaux, son savoir et de son expérience de musicien international. D’arrangeur hors pair, doté d’un savoir-faire unanimement reconnu dans le milieu du showbiz un peu partout. Ce qui l’a conduit à produire, presque bénévolement les artistes, en lieu et place du profit financier.
Dans le catalogue de production du studio Mandarine, catalogue du reste le plus fourni de la musique gabonaise ces dernières années, on citera des musiciens, chanteurs et autres choristes qui ont fait les beaux jours et la renommée de la structure confondue au génie et talent du fondateur des lieux. Parmi eux, on peut citer, entre autres Serge Egniga, Amandine, Nicole Amogho, Omar Ben Salah, Paola, Pascale Mengone, Serge Ovono Mezui, Patrick Moussavou et bien d’autres encore.
Jean Ossie Otounga
Commentaires