Les vendeurs de friperie et autres prêts-à-porter de la commune d’Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem (nord) continuent à s’adonner à leurs activités, notamment dans les marchés, en dépit de la décision gouvernementale d’interdiction desdites activités sur toute l’étendue du territoire national, eu égard à la crise sanitaire liée au coronavirus (Covid-19) que connait le pays depuis mars dernier, a constaté l’AGP.
Du principal marché Ngouema, en passant par ceux de Tougou-Tougou, Foire, Adzougou et Akoakam, les échoppes de friperies et de prets-à-porter ont rouvert depuis l’assouplissement des mesures gouvernementales liées au déconfinement du «Grand Libreville», dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
«Je suis obligé de rouvrir mon commerce, parce que si je ne le fais pas, comment je vais vivre sans argent, quand on sait que je suis locataire et père d’une nombreuse famille», s’est plaint un commerçant ouest-africain, vendeur de friperie rencontré à la Foire.
Au marché Ngouema, un jeune ex-étudiant gabonais, frappé par le chômage et versé dans la débrouillardise encore appelée ‘’système D’’, ne cache pas sa colère : «Je suis un ancien étudiant sans travail. La vente de friperie me permet un tant soit peu de subvenir à mes besoins et à ceux de ma petite famille que je dois nourrir tous les jours et soigner en cas de maladie. M’interdire de poursuivre mon activité en ces temps très durs et sans une réelle alternative serait, selon moi, proche du cynisme», a-t-il déploré, invitant le gouvernement gabonais à plus de réalisme en autorisant la reprise de toutes les activités commerciales pour ne léser personne et permettre ainsi à l’économie de se relancer de manière générale.
Face au relâchement observé chez les Gabonais depuis l’assouplissement des mesures gouvernementales, le ministre gabonais de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, avait rappelé, le 1er juin dernier, que les rassemblements et les libertés observées, à l’instar de la vente de friperie, ne s’expliquent pas, et que ce commerce (tenu en majorité par les Ouest-africains, ndlr) est strictement interdit.
JRBM
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