Afin d’avoir une idée nette au-delà de spéculations macro-économiques publiées il y a quelques semaines sur les retombées de cette crise sanitaire au sein des entreprises et les ménages au Gabon, la direction de la dette, en collaboration avec la Banque mondiale ont décidé de lancer une enquête sur l'impact de la pandémie.
En début du mois de mai, les services du ministère gabonais de l'Économie ont fait une estimation macroéconomique des effets de la Covid-19 au Gabon. Laquelle estimation indiquait, entre autres, sur les finances publiques, un déficit public pouvant être supérieur à 5% du PIB avec une chute des recettes d’environ 700 milliards de francs CFA. Les dépenses nettes y compris celles liées à la Covid-19 à 21,3% du PIB contre 19,9% dans la loi de finance 2020. Pour ce qui est de l’activité économique nationale, elle devrait baisser de 0,2% du PIB contre la hausse qu’elle a connu en 2019 de +3,9%.
Selon les experts, ces estimations ne permettent pas d’avoir une vision future concrète de l’économie gabonaise. C’est dans ce cadre qu’une enquête de l'impact de la pandémie sur les activités des entreprises et les conditions de vie des ménages a été lancée récemment en collaboration avec la Banque mondiale.
«La réalité est que nous n’avons pas véritablement la capacité de dire à ce jour quels sont les impacts sur les entreprises, les populations. Globalement sur le vivre ensemble. Cette enquête a pour but de collecter les informations qui vont nous permettre d’observer de manière directe les impacts de cette pandémie», a expliqué le directeur général de la statistique, Francis T. Tiwinot, dans une vidéo publiée sur la page du ministère de l'Économie.
Pour mener cette enquête qui se passera du mois de mai à décembre prochain, la direction générale de la statistique compte procéder par sondage pour des raisons financières.
«On va procéder par une observation indirecte, car c’est moins coûteux. C’est-à-dire qu’on va prendre un échantillon et nous allons observer le comportement de l’échantillon puis extrapoler sur toute la population», a indiqué le patron de la statistique. Ajoutant que cet exercice sera renouvelé sur l’échantillon avant d'évaluer l’évolution.
Selon M. Tiwinot, les résultats seront divulgués de manière mensuelle pour le court terme.
«Pour le moyen et long terme, il va falloir que nous compilions tous ces résultats pour une visibilité plus importante sur le long terme. On va capitaliser les informations collectées pour permettre aux décideurs et partenaires d’anticiper sur d’autres événements similaires», a-t-il fait savoir.
Il faut dire que ces études permettront de prendre à la longue des mesures adaptées aux réalités du pays.
Florine Angue
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