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Tunisie : l’étudiante gabonaise finalement retrouvée dans une prison pour femmes 

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La jeune étudiante gabonaise détenue en Tunisie a finalement été retrouvée à la prison centrale des femmes de Manouba, à Tunis.   Elle y séjourne depuis le 11 octobre dernier et attend son jugement prévu se tenir le 25 du mois en cours. 

Six jour après son arrestation par la police de la Garde nationale tunisienne, Walvina Fransca Tonda Issoughi, la jeune étudiante gabonaise de 19 ans qui était jusque-là détenue dans un lieu inconnu, a finalement été retrouvée à la prison centrale pour femmes de Manouba à Tunis. La jeune dame y séjourne depuis le 11 octobre dernier et attend son jugement prévu se tenir le 25 octobre prochain.

C’est à la suite de nombreuses recherches de l’ambassade du Gabon et de l’Association des étudiants et stagiaires gabonais en Tunisie (AESGT) qu’elle a pu être retrouvée. En effet, ce jeudi 14 octobre, une délégation composée des membres de ces deux entités s’est rendue dans la ville de Sousse, lieu d’arrestation de l’apprenante. C’est après avoir parcouru 7 postes de police de la garde nationale de cette ville que  la délégation conduite par le chargé d’affaire de l’ambassade du Gabon en Tunisie, Franck Aubame, est finalement tombée sur le bon poste de police et a pu parcourir le procès-verbal d’arrestation de Mlle Tonda Issoughi,  et prendre le contact de cette dernière.

Dans ce document, il est mentionné que Walvina Fransca Tonda Issoughi a bel et bien été arrêtée lors d’un contrôle de circulation d’un bus de transport appartenant à la société « Le louage », à l’intérieur duquel d’autres passagers dont des Tunisiens, un Burkinabé, et un Ghanéen étaient à bord. D’après ce rapport de police, tous les passagers ont subi trois contrôles, et c’est au troisième, notamment au péage de Mornag, que notre compatriote ainsi que les deux autres passagers d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés par la Garde nationale et conduits en garde à vue à la police judiciaire, dans le gouvernorat de Ben Arouss, non loin de Tunis.

Toujours d’après le procès-verbal lu par l’agent de police, l’étudiante gabonaise a été arrêtée pour défaut de carte de séjour. La sienne étant expirée depuis le 30 septembre dernier (la loi tunisienne accorde pourtant un délai d’un mois pour se régulariser après expiration de la carte de séjour). Le lundi 11 octobre, elle a été auditionnée devant le tribunal de Ben Arouss, puis conduite à la prison Centrale des femmes de Manouba où elle attend son jugement prévu se tenir le 25 octobre.

« J’étais abattu par cette décision, car si on s’en tient à cela, c’est que tous les étudiants étrangers qui n’ont pas encore renouvelé leurs titres de séjour sont passibles d’arrestation », a déclaré Junior Bouassa Ngounga, président de l’AESGT, présent sur les lieux.

« Neuf jours d’expiration seulement, alors que la loi tunisienne accorde à tous les étudiants étrangers un mois supplémentaire pour renouveler le titre de séjour. La même loi donne aussi la possibilité à l’étudiant étranger de faire une demande d’exonération des pénalités lorsque le délai fixé pour renouveler le titre de séjour a été dépassé , a poursuivi le président de l’AESGT, qui a en outre déploré le fait que ces dispositions n’ont pas été appliquées en faveur de notre jeune compatriote.

L’ambassade du Gabon en Tunisie compte saisir un avocat aux frais de la famille de l’étudiante dès ce mardi, car demain vendredi 15 et lundi 18 octobre prochains sont fériés en Tunisie. Ce ne sera qu’à cette date que la jeune étudiante gabonaise pourra rentrer en contact avec son avocat.  Pour l’heure, elle n’a droit à aucune visite car, dit-on, il faut être membre de sa famille biologique et porter le même nom qu’elle pour espérer bénéficier d’une autorisation de visite délivrée par le juge.

Des méthodes d’un autre temps qui frisent la xénophobie tant décriée par les subsahariens résidents dans ce pays. Vivement que les autorités gabonaises se saisissent très rapidement de ce dossier, car nul ne sait dans quelles conditions est détenue cette jeune étudiante.

De l’avis de nombreux étudiants d’origine subsaharienne recueillis par notre rédaction et dont  les identités ne seront pas dévoilées ici, pour leur sécurité, la police tunisienne est coutumière des faits similaires. Abus d’autorité, brutalité, tortures, dissimulation d’informations en cas d’arrestation etc. Elle est pointée du doigt et beaucoup regrettent leur séjour en terre tunisienne.

Valerie EZEME MBO

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