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Sommet des dirigeants USA-Afrique : l’Afrique devient un enjeu géopolitique pour les grandes puissances (Analyse)

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L'Afrique devient un enjeu géopolitique pour les grandes puissances.

Libreville, 15 décembre 2022 (AGP) – A la suite du premier sommet États-Unis-Afrique des chefs d’État et de gouvernement organisé du 4 au 6 aout 2014 par le président d’alors, Barack Obama, celui organisé du 13 au 15 décembre 2022 par l’actuel président américain, Joe Biden, semble être un moment pour reconfigurer le système international avec l’Afrique. Les dirigeants des 49 pays africains et de l’Union africaine étant conviés, pour parler sécurité, économie, santé ou encore changement climatique. Ce sommet se tient à un moment où se joue une bataille géopolitique mondiale entre la Russie et les pays occidentaux où l’Afrique devient au cœur de cette bataille.

Selon les observateurs, à la faveur de ce sommet, les États-Unis cherchent à consolider leur influence sur le continent, en termes de coopération militaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Nous constatons de plus en plus un affrontement géopolitique qui se passe entre les pays occidentaux et la Russie. Mais il y a une volonté exprimée de positionnement des pays occidentaux, et les États-Unis, vis-à-vis de la Chine, qui a beaucoup élargi son engagement en Afrique ces dernières années, affirmant que l’Afrique est devenue un enjeu géopolitique.

A cet effet, pour preuve le retrait de l’armée française hors du Mali, la situation risque, par exemple de devenir explosive au Burkina. Et pourtant, la France a conservé des liens solides avec le Niger et les pays côtiers. Néanmoins, les États-Unis et la France sont deux pays alliés et ont déjà émis une stratégie ensemble pour l’Afrique. Dans cet esprit, les États-Unis se projettent, définissent des intérêts stratégiques en Afrique, et développent une vision qui va au-delà des intérêts de stabilité à court terme, credo des États-Unis, comme de plusieurs pays occidentaux, européens en particulier, en Afrique. Donc, ils essaient aujourd’hui de définir leurs propres visions stratégiques tout en restant un allié stratégique de la France, affirment les observateurs.

En sus, de l’aspect sécuritaire, les États-Unis devraient apporter la preuve de leur volonté d’investir en Afrique. Laquelle preuve ne relève pas seulement de la volonté de contrecarrer la Chine, qui dans son énorme programme d’infrastructures, a énormément donné du tonus à l’économie africaine ces dernières années.

D’autre part, en termes d’attentes de transferts de compétence, surtout de transfert technologique, compte tenu de la crise que représente le changement climatique qui s’accélère, il y a consensus aujourd’hui sur le fait que nous devons passer à une autre économie, moins énergivore, moins passionné en énergie fossile.

Mais, les pays africains ont clairement exprimé le besoin de ne pas bâtir la nouvelle économie sur les mêmes prémices que l’ordre économique mondial d’aujourd’hui, notamment que les pays africains sont de purs producteurs de manières premières, sans valeurs ajoutées, et que les pays occidentaux soient ceux qui la transforment et l’industrialisent, concluent les observateurs.

AL/FSS

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