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Projet de loi portant protection ou assistance consulaire : quelques réactions de la diaspora gabonaise

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Le siège du ministère des Affaires étrangères à Libreville.

Suite à l’adoption en conseil des ministres du vendredi 17 décembre 2021 du projet de loi portant protection ou assistance consulaire des gabonais de l’étranger, trois de nos compatriotes de la diaspora ont réagi. Pour eux, l’initiative est louable mais s’interrogent sur la mise en œuvre de cette loi une fois votée. Ils souhaitent également que cette loi intègre l’aspect lié aux aides financières.

Junior Bouassa Ngounga, étudiant gabonais en Tunisie.

 Junior Bouassa Ngounga, étudiant gabonais en Tunisie : Ces dispositions juridiques rentrent à point nommé dans un monde en pleine globalisation au sein duquel les intérêts des Etats priment au détriment de la dignité humaine. En effet, je pense que lesdites mesures pourraient éventuellement permettre de pallier un certain nombre de difficultés que rencontrent les gabonais résidents à l’étranger dans la mesure où on espère qu’en cas d’arrestation arbitraire, nos autorités pourront intervenir pour nous sortir de ces bévues de justice, comme c’est le cas par exemple en Tunisie où de nombreux étudiants sont arrêtés pour des motifs minimes. Je peux citer par exemple l’affaire de l’étudiante Tonda en Tunisie, qui a fait un écho dans le monde entier concernant son arrestation que nous avons estimé arbitraire, car en tant qu’étudiante et de surcroît ayant une carte consulaire, elle ne méritait pas d’être jetée en prison aussi facilement. Il y aussi des perquisitions musclées et sans mandat, qui sont perpétrées par les forces de police chez certains étudiants, pour des simples motifs de présomption. La liste est longue, mais je peux conclure en invitant nos autorités à renforcer davantage leur regard sur les gabonais de l’étranger car nous représentons également une partie du pays et sommes des potentielles valeurs ajoutées pour le développement de notre cher Gabon.

Marlène Essola Efountame, gabonaise de France, juriste.

Marlène Essola Efountame, gabonaise de France et juriste : C’est une bonne chose de se faire défendre par son État. On ne va pas épiloguer que cela ne soit projeté que maintenant.  Cependant, je vois mal comment cela serait envisageable pour des cas spécifiquement énoncés.  En cas de décès, la protection consulaire consisterait à quoi ? Sachant que la majorité des États que je connaisse ne prive personne d’expatrier le corps.   Sur des questions relatives au droit commun, l’Etat d’origine ne pourra intervenir comme un avocat que si violation des règles d’un procès équitable, sinon, la pertinence peut tenir des pays institués zone de non-droits, ou les ressortissants Gabonais seraient traités arbitrairement du seul fait d’un privilège de justice équitable que pour les nationaux.    Ainsi, cette loi sera effectivement la bienvenue. D’autant plus que nos compatriotes se déploient de plus en plus dans le monde, et même dans des états fragiles sur des valeurs universelles.  Mieux vaut tard que jamais.   Il n’y a aucun mal à faire peser de son poids d’Etat, dans la préservation des droits et intérêts de nos concitoyens.   Nous espérons, qu’il y aura bien plus que la protection consulaire telle que prévue dans le présent projet loi. En garantissant un accompagnement complet qui intègre l’aspect financier sur certains cas.  Nous espérons que les diasporas Gabonaises pourront utilement, s’il est adopté, s’en prévaloir.  Quid de la protection diplomatique ?

Dieudonné Ella Oyono, gabonais du Canada (Québec), économiste, enseignant et politique.

Dieudonné Ella Oyono, Gabonais du Québec, économiste, enseignant et homme politique : Il y a quelques années je me suis retrouvé dans une fâcheuse situation qui m’a amené à m’adresser à une ambassade gabonaise à l’étranger mais celle-ci n’a pas pu m’aider. Le projet de loi portant protection ou assistance consulaire des Gabonais de l’étranger est donc une bonne nouvelle. L’aide sur le plan administratif ou juridique pourra faire une différence dans plusieurs situations. Il reste à voir les moyens notamment financiers, les délais et le cadre de mise en œuvre de la nouvelle loi.

Valerie EZEME MBO

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