Présidentielle au Congo-Brazzaville : Ambiance morose pour une élection sans véritable enjeu

A cinq jours de l'élection présidentielle qui aura lieu dimanche au Congo-Brazzaville, la campagne semble apaisée, malgré quelques tensions remarquables par l’arrachage des affiches de certains candidats, dans une élection sans véritable enjeu.

Plus de 2 millions et demi d'électeurs sont appelés à voter ce dimanche 21 mars 2021 en République du Congo. Une élection présidentielle sans véritable enjeu, estiment les spécialistes,  avec sept candidats en lice. A 77 ans, Denis Sassou Nguesso brigue un 4e mandat de 5 ans, et devrait être réélu à la tête d'un pays qu'il a déjà dirigé pendant 36 années.

A cinq jours de cette échéance électorale, les états-majors politiques sont mobilisés sur le terrain pour mener campagne et convaincre les populations de voter massivement pour leur candidat.  Toutefois, en dépit d’une ambiance morose qui se dégage dans le pays, une forme de protestation prend de l’ampleur. Surtout dans la capitale congolaise. 

Fatiguées du règne de Sassou Nguesso, les populations l’ont pris comme première cible en détruisant les affiches et banderoles du candidat du Parti congolais du travail (PCT) au pouvoir. C’est ce qu’a confié Franck Nzila Malembe, coordonnateur du mouvement citoyen « Le Progrès » à notre confrère de TV5 Monde. « Les congolais en ont marre, ils arrachent les affiches d’un candidat qui n’est pas le candidat de la démocratie et de l’alternance. Un candidat qui depuis 30 ans, répète le même discours. Un candidat qui n’arrive pas à mettre en place un programme de société qui favorise le développement du Congo et de son peuple » a-t-il déclaré.

Le porte-parole du candidat Sassou Nguesso, Juste Mondélé, a quant à lui indiqué que cette approche destructrice ne devait pas les empêcher de poursuivre leur objectif. S’agissant des affiches, il a dit que son parti a prévu un stock de plus de 15.000 pour la campagne. Le camp présidentiel a simplement refixé les banderoles pendant que d’autres ont à nouveau recouvert d’affiches les quartiers de Brazzaville.

A 77 ans, dont 36 années passées au pouvoir, rien ne devrait empêcher Dénis Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir cette année qui a, malgré tout, fait campagne. L’exercice a été plus compliqué pour ses adversaires, leur avion restant cloué à Brazzaville pendant que le président battait campagne, mettant en avant la jeunesse de son pays où la moitié de la population a moins de 19 ans et lui expliquant être le garant de la stabilité et de la sécurité.

VEM (source : TV5 monde)