Économie

Pizo Lub : Mavioga s’en va et laisse sa marque

0

Dans un bilan détaillé et chiffré de son passage à la tête de Pizolub, Guy Christian Mavioga, directeur général sortant, a présenté jeudi à Libreville, le travail accompli en faveur du made in Gabon, pointant du doigt « les forces endogènes et exogènes » qui ont plombé son administration. 

Guy Christian Mavioga a fait jeudi, lors de la passation des charges à son successeur, Jean Marie Nkombe Wora, un état des lieux de la société Pizolub.SA spécialisée dans la fabrication de Lubrifiants qu’il a dirigé pendant 21 mois.

« Je laisse la première marque gabonaise de lubrifiants, un Label Pizolub composée (…) de 58 formules made in Gabon, certifiés par Chevron Oronite, un géant du monde des lubrifiants », a déclaré Guy Christian Mavioga, précisant que  cinq de ses formules, recevront un agrément au tarif préférentiel généralisé dans la sous-région CEEAC/CEMAC et donnant accès notamment à la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF). Il a rappelé que 42 ans durant, la boite qu’il a dirigée ne disposait pas de formule personnelle, ni d’agrément technique industrielle.

Pis, il a aussi trouvée « une insuffisance organisationnelle voulue et entretenue par certains actionnaires », pense-t-il. Pour lui, Pizolub pâtissait du « faible engagement des actionnaires privés et même de l’Etat malgré sa double qualité d’actionnaire majoritaire et de puissance publique ». 

Au plan financier le DG sortant évoque l’apurement des dettes d’Azelis, de la Finatra pour un montant de 500 millions ou encore auprès d’Orabank pour 1,3 milliard dont le reste à payer s’élève à près de 500 millions.  

Le DG sortant laisse aussi une cagnotte de 2,5 milliards de FCFA négocié pour relancer la machine et logé dans un  compte séquestre à la Caisse de dépôt et de consignation. Il laisse aussi « une valeur de stock de produits finis  de 367.313.343 FCFA et un chiffre d’affaires prévisionnel du premier semestre  2021 de l’ordre de 5.725 .275.000 FCFA », a-t-il indiqué non sans rappelé le paiement de 7 mois d’arriérés de salaires. 

Avec force détails, il est revenu sur l’outil de production remis à neuf  et prêt à redémarrer avec 41 tonnes d’additifs disponibles et 40 000 000 de FCFA d’avance pour 3 conteneurs déjà disponibles sur la France, 4 000 tonnes d’huile de base, l’acquisition en cours de 309 tonnes d’additifs, permettant de produire 4 600 tonnes de produits finis et de « réaliser un chiffre d’affaires minimal de 5,7 milliards de francs CFA dès la fin du premier trimestre de 2021 », a-t-il expliqué.  

Guy Christain Mavioga dit aussi avoir humanisé un peu plus cette entreprise par l’instauration de  la prise en charge des soins de santé à 100% pour l’ensemble  des employés et leurs ayants-droit. Autant dire qu’en 21 mois, Guy Christian Mavioga, nommé le 26 Février 2019, est un recordman dans son management. 

Sauf que ses contradicteurs estiment que le natif de Mouila dans le sud du Gabon a commis des erreurs de management qui ont contribué à mettre des grains de sable dans la machine de production. 

« Quand tu travailles bien les effets se font ressentir. Quand tu prends une entreprise au bord du gouffre la première des choses c’est peut-être de la faire auditer, pas de recruter 80 personnes supplémentaires et les payer sur crédit », a déclaré une employée de Pizolub qui souligne qu’ « en 17 mois sous lui l’entreprise a passé 7 mois sans salaire ». « Même la SEEG nous a coupé le courant, du jamais vu dans toute l’histoire des entreprises du nouveau port », ajoute-t-elle amère.

Un autre employé estime que ces aléas n’« effacent pas le travail abattu. Quand on met dans la balance ce que M. Mavioga a apporté, Pizo a plus gagné que perdu en si peu de temps ». A en croire cet employé, Jean Marie Nkombe Wora, 30 ans de boîte, que le sortant a félicité, dispose donc d'un outil qui pourrait devenier un des fleurons de l'industrie gabonaise.

Un journaliste d’un grand média public a fait observer que, « dans tous les cas, qu’on l’aime ou qu’on l’aime pas Guy Christian Mavioga a fait bouger les lignes dans un pays où il y a encore d’énormes pesanteurs».
Louis-Philippe MBADINGA

Forum universités-entreprises : L’entrepreneuriat jeune au centre des échanges

Article précédent

Troisième enquête démographique et de santé: les autorités locales et auxiliaires de commandement sensibilisés à Tchibanga

Article suivant

Commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans Économie