Woleu-Ntem

Oyem : les commerçants irrités par l’opération «libérez les trottoirs»

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Les dégâts après le passage des bulldozer, au carrefour de la poste.

Oyem, le 09 Février 2023 (AGP) – Les commerçants, exerçants dans la ville d’Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (Nord), sont en colère contre la mairie, depuis le début de l’opération «libérez-les trottoirs», lancée le 3 février dernier par les militaires de la 9ème région militaire et la démolition de leurs commerces.

L’action qui se poursuit est menée conjointement avec la direction provinciale des Travaux public (TP), dirigée par M. Mboulou Beka, souvent présent sur le théâtre des opérations. Cette action salvatrice à bien des égards, car elle vise à libérer le domaine public routier en incluant les trottoirs, est cependant vivement critiquée par les commerçants en raison de son caractère brutal.

Pourtant, une brève campagne d’information, sur l’opération en cours, a été préalablement menée auprès des principaux concernés deux semaines auparavant.

«C’est de la mairie que nous avons obtenu l’autorisation d’occuper ces espaces. Nous nous acquittons des taxes municipales. Il appartient donc au maire de la ville de nous défendre. Or, depuis le début de la démolition de nos commerces, il est invisible, nous ne voyons que les militaires qui disent exécuter les ordres», fustige une jeune gabonaise qui a requis l’anonymat.

Cette dernière vit depuis plusieurs années de son petit commerce, érigé aux environs du carrefour dit de la poste, non loin de la foire. Comme elle, de nombreux commerçants, irrités, se sont rapprochés de la mairie pour dénoncer l’incurie du maire, Christian Abessole Menguey, qui leur a promis un emplacement pour la poursuite de leur activité.

«Nous n’avons aucune idée de l’endroit que vient de nous promettre M. le maire et nous en doutons fort», nous confie Reine N., une jeune gabonaise propriétaire d’un restaurant complètement cassée.

La situation est d’autant plus difficile que certains commerçants sont installés, paisiblement, depuis plusieurs années, à ces endroits et certains y ont bâtis des locaux en matériaux durables. Selon les dires d’une commerçante ouest-africaine désabusée, cette opération est un véritable capharnaüm de marchandises entassées dans la précipitation, de morceaux de tôles, de chevrons et de lattes cassées par le bulldozer commis à la tâche et la marchandise est embarquée dans le camion de la direction provinciale des T.P. Avec obligation pour leurs propriétaires d’aller s’acquitter d’une amende, afin de les récupérer.

Au marché de Ngouema, le plus gros marché de la ville, certaines commerçantes s’attèlent déjà à démanteler, d’elles-mêmes, leurs étals et leurs baraques de fortune en prévision de l’opération en cours. Une question taraude les uns et les autres à Oyem, à savoir : toutes les femmes commerçantes du Marché de Ngouema vont désormais aller exercer où ?

EMM/ANM/FSS

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