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Oyem : le maire Abessolo Menguey destitué

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Le préfet du département du Woleu (C), entouré du maire Abessolo Menguey (D), lors de la cérémonie d'ouverture de la session extraordinaire du conseil municipal

Libreville, 07 Mai 2023 (AGP) – Le maire de la commune d’Oyem, Christian Abessolo Menguey, a été déchu de ses prérogatives de maire de la ville par des conseillers municipaux, le samedi 6 mai écoulé à Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (Nord), au terme d’une session extraordinaire du conseil municipal, a constaté le bureau local de l’AGP.

La charge a été donnée par 22 conseillers municipaux majoritairement du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et dont est issu l’édile, sur un total de 36 que compte le conseil.

Une majorité s’étant ainsi dégagée, celle-ci a voté une motion de défiance dont l’objet est de priver le maire Christian Abessolo Menguey de la signature, par conséquent de le suspendre de ses fonctions, dans l’attente de la confirmation éventuelle de leur décision par la tutelle.

Une tutelle à laquelle a dit s’en remettre également le maire qui a contesté la légalité de le la démarche de ses contempteurs.

«J’observe, pour le regretter, que mon parti m’a sans doute lâché, néanmoins j’estime que si destitution il y a, elle doit se faire conformément à la loi. Ce qui est loin d’être le cas présentement, à mon avis, car j’ai convoqué une session extraordinaire avec un ordre du jour bien précis», a-t-il indiqué.

Au cours de ladite session extraordinaire qui a pris des allures d’un réquisitoire sévère contre les méthodes de gestion de l’institution municipale par le bureau du conseil, les débats, très animés, proches de l’altercation, ont presque exclusivement porté sur les conditions d’attribution, d’exécution et de démolition des travaux de réfection de la place des fêtes d’Oyem, engagés par Christian Abessolo Menguey et son équipe. Dont la majorité des conseillers conteste la légalité.

Déjà, dès l’entame des travaux, le conseiller Rose Allogho Mengara a planté le décor en récusant la présidence de la séance au président du bureau du conseil, au motif qu’il ne saurait être juge et partie.

«M. le maire, les discussions qui vont suivre portent sur votre gestion, il serait de mon sens, de bon aloi que la session soit présidée par un autre conseiller, le plus âgé», a-t-elle estimé, appuyé dans cette position par le député du premier arrondissement, Jean Marie Obame Ondo, particulièrement impliqué dans les débats, tout comme l’élue nationale du deuxième arrondissement, Estelle Ondo, et d’autres conseillers, dont Christiane Bitouga. Peine perdue, cette proposition ne sera pas approuvée par leurs pairs.

Une vue très partielle des conseillers municipaux lors de ladite session.

Concernant les travaux de réhabilitation de la place des fêtes qui ont débouché sur l’adoption de la délibération querellée, les conseillers ont estimé que le maire a agi en marge de la légalité, étant donné qu’il n’a pas obtenu le quitus du conseil au sujet desdits travaux. Le coût total des travaux, selon un document officiel consulté par l’AGP, est évalué à 350 millions de F CFA, dont 210 millions ont déjà été versés à l’entreprise adjudicataire.

«M. le maire, nous venons d’être édifiés par nos collègues conseillers de ce que le conseil municipal, l’organe souverain de notre institution n’a pas validé le projet de réhabilitation de la tribune. Nous n’avons nullement été édifiés sur ce projet. Il ne nous a pas été présenté pour adoption, or c’est le conseil municipal qui doit valider tout projet engagé par la mairie. Vous n’avez pas respecté la procédure, c’est cela qui vous est reproché par le conseil», a insisté Rose Allogho Mengara.

Toute chose qui a conduit les conseillers du PDG à demander une suspension de la séance, pour une concertation.

A l’issue de celle-ci, appuyés par des conseillers municipaux issus d’autres bords politiques, ils ont annoncé une motion de défiance à l’endroit du maire Abessolo Menguey et les siens, pour avoir violé la loi municipale.

Notons que l’autorité nationale de vérification et d’audit (ANAVEA) avait préalablement auditionné, à deux reprises, le maire d’Oyem, avant d’ordonner, sans succès, l’arrêt desdits travaux depuis le 16 mars dernier, puis leur destruction effective le 29 avril.

EMM/FSS

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