Woleu-Ntem

Minvoul et sa route du désespoir

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Une vue partielle de la ville de Minvoul.

Oyem, le 09 Janvier 2023 (AGP) – Depuis plusieurs mois, la route qui conduit à Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem dans la province du Woleu-Ntem (Nord), se dégrade chaque jour, occasionnant une décroissance des transporteurs routiers, qui affecte aussi bien les personnes que les biens sur ces axes routiers, a constaté le bureau local de l’AGP.

Peu importe le chemin pris, par Oyem à Assok-Ngomo (100 km), ou par Bitam à Nkolmengoua (100 km) via Bikondom, le résultat est identique pour l’automobiliste intrépide qui décide de rallier Minvoul. Même si l’on peut observer un léger mieux en passant par Assok-Ngomo.

C’est le triste spectacle d’un réseau routier en état de dégradation avancée qui s’offre aux regards des téméraires qui s’y aventurent,  au rythme continue de balancements et de secousses dus aux nids de poule, bourbiers, crevasses et autres ‘’cratères’’, ces derniers, résultats de l’érosion,  causés par le ruissellement des eaux de pluies, tout au long de son voyage.

Accroché à son volant et sans oser le moindre moment d’inattention, l’automobiliste devra ronger son frein, car ce mauvais état de la voie publique ira crescendo jusqu’aux portes de la ville qu’il finira par atteindre quatre heures plus tard !

«Nous sommes abandonnés à nous-mêmes par le gouvernement, même la direction provinciale des TP n’est plus équipée comme jadis, afin de procéder au reprofilage et à l’ensoleillement de la route. Le ministre Nkéa, qui a essayé de faire quelque chose ces dernières années, s’est désengagé, lui aussi, à juste titre, après tout ce n’est pas lui l’Etat», s’insurge Jean Jacques N., gabonais la quarantaine vivant à Ayegh-Ening à 60 kilomètres d’Oyem.

A n’en point douter, la route de Minvoul présente aussi assurément un défi pour l’état mécanique du véhicule, car une douzaine de kilomètres à peine plus loin d’Assok-Ngomo, le conducteur devra déjà affronter le premier bourbier formé, il y a une année environ, au niveau du village Andogh.

Il s’agit à l’origine de l’affaissement d’une buse qui, faute d’être remplacée, a transformé l’endroit en une crevasse là aussi non remblayée, s’est progressivement muée en un bourbier avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer pour les transporteurs, lorsqu’il pleut. L’autre bourbier, le dernier du genre, attendra l’automobiliste audacieux à la hauteur du hameau Mebeme qui délimite le département du Woleu de celui du Haut-Ntem.

Il s’agit d’un bourbier récemment occasionné par le transport des grumes et les madriers par les entreprises forestières chinoises. Exceptés ces deux bourbiers, les obstacles sont relativement moindres et la route, suffisamment spacieuse entre Bolossoville et Ayeghe-Ening.

Puis de là, s’en suivra le parcours du combattant jusqu’au village Akok-Essamegnoung et même au-delà, jusqu’à Nkounazoghe, puis de nouveau du bourg de Medzome, après Ebomane jusqu’à l’entrée Minvoul centre. Après le village Ayeghe-Ening particulièrement, le chauffeur devra se frayer un chemin sur la route en écartant la broussaille qui ‘’fouettera’’ inévitablement pare-brise et rétroviseurs en raison de l’étroitesse de la voie. A ce niveau pas question de croisements habituels car seules deux alternatives se présentent aux deux chauffeurs : soit l’un s’arrête et laisse son compère venant face à lui se faufiler tant bien que mal à travers les fourrés tout en roulant, pour passer, soit c’est le scénario inverse. En outre, ces manœuvres devront être effectuées en veillant à ce que le véhicule ne se retrouve pas dans l’un des profonds sillons creusés par le déversement constant des eaux de pluie.

La situation que nous évoquons est cependant bien pire sur l’axe Minvoul-Nkolemengoua, via Bikodom où il arrive, très souvent, quatre, voire cinq jours s’écouler sans voir le moindre véhiculer s’y aventurer en raison du très mauvais état de la route. Seules les motos-taxis assurent la desserte entre Minvoul et les villages qui bordent cet axe routier, à des tarifs prohibitifs.

«Je ne sais quelle réponse vous donner, la route c’est le développement, tout passe par la route or nous ne parvenons même pas à écouler nos produits agricoles parce que les transporteurs routiers ne passent plus par ici en raison de l’état de la route, après cela on va nous demander de voter le PDG !», lance, désabusée C. Ntsame, une gabonaise habitante du village Assok, situé à une trentaine de kilomètres d’Ebomane, interrogée sur les conséquences engendrées par l’état de la route.

Une question taraude les esprits des populations de la contrée sur les raisons de la non implication des entreprises forestières installées dans la localité, dans l’entretien de la route de Minvoul, tel que c’est le cas de l’entreprise forestière TTIB sur la route de Konossoville. Seul le conseil départemental du Haut-Ntem détient, sans doute la réponse, dans le cadre du fonds d’initiatives locales (FIL).

EMM/FSS

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