Politique

L’opposant Jean Ping appelle au retrait de la dépénalisation de l’homosexualité

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L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, l’opposant Jean Ping a appelé, samedi au cours d’une déclaration, au retrait de la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité adoptée en juin dernier par le parlement. Le président de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), regroupement des personnalités et partis politiques qu’il dirige, a justifié son appel par le risque de fracture de la cohésion sociale entre gabonais.

«Il est plus que nécessaire pendant qu’il est encore temps, de retirer ce texte qui divise afin d’éviter la montée de la violence et que certains compatriotes ne soient pas jetés en pâture, pour que notre pays le Gabon ne soit stigmatisé à tort», a-t-il déclaré avant d’«appeler le peuple gabonais à ne pas céder au piège qui leur est tendu, d’exposer le Gabon à une stigmatisation que le pays ne mérite pas» et de «dire solennellement que force reste et doit rester au respect de la vie humaine».

L’ancien président de la Commission de l’union africaine a indiqué que l’adoption d’une telle loi devait être précédée par des consultations auxquelles d’ailleurs il reste disponible à prendre part. Des consultations qui devraient prendre en compte l’opinion des Gabonais.

«Je redis ma disponibilité dans la nécessaire consultation qu’appelle et qu’appellera toujours une question de société de cette nature et d’une telle sensibilité pour la collectivité. Cette démarche n’avait pas eu lieu. Les réactions vigoureuses et des clivages et le tollé général que l’on observe par rapport au débat sur la dépénalisation de l’homosexualité exigent désormais que de larges consultations se fassent. C’est du reste, ce qui aurait dû être fait», a-t-il affirmé.  

Ajoutant que «Dans ce débat inopportun, le peuple gabonais demande qu’une seule chose, le retrait pur et simple de ce texte qu’il considère comme contraire à ses traditions historiques et contemporaines. L’histoire du droit enseigne qu’aucune législation, fut-elle futuriste, ne peut prospérer dans l’espace et dans le temps si elle heurte brutalement et profondément, les valeurs culturelles, religieuses et traditionnelles qui sont censées la sous-tendre».

Pour Jean Ping, l’adoption des lois dans le pays doit cadrer avec la vision des populations. Notamment avec leurs réalités culturelles et religieuses.

«La majorité des gabonais dans leur diversité culturelle, religieuse et traditionnelle, ne demande qu’à être entendue et respectée. Les Gabonais, comme tous les peuples du monde, demandent à ce que les lois qui touchent leur vie privée partagée, soit le reflet de la vision qu’ils ont de leur société et d’eux-mêmes. C’est le gage de l’effectivité et de l’efficacité du droit et donc, de son application dans l’espace et dans le temps», a-t-il dit.

Pour soutenir son argument, le principal opposant gabonais a pris l’exemple du Code pénal de 1963 adopté après la colonisation qui interdisait la dot au mépris des gabonais qui continuaient à la pratiquer parce qu’elle s’inscrit dans la tradition gabonaise.

Stéphane NGUEMA

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