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« L’incidence du cancer du sein a augmenté à 16%, mais la mortalité à diminué »

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Tels sont les propos du Dr Nathalie Ambounda Ledaga, directrice du Programme national de prévention et de contrôle des cancers au Gabon, interviewé par la rédaction de l’Agence gabonaise de presse (AGP), à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer du sein célébrée le 19 octobre de chaque année.

AGP- Si l’on s’intéresse au cancer du sein au Gabon, peut-on dire que les chiffres sont alarmants?

Dr Nathalie Ambounda Ledaga : » « Au Gabon, l’incidence du cancer du sein est de 16%. Cependant, la mortalité a diminué par rapport aux années précédentes. Le fait qu’on ait plus de cancer de seins veut dire qu’on a dépisté plus et on en a soigné plus de personnes qui sont guéries. On les voit arriver, mais on ne les voit pas toutes mourir. Il faut toujours prendre les chiffres avec précaution, parce que ce sont des calculs qui sont faits par des épidémiologistes. Ce sont des modélisations, si on peut le dire ainsi. On adapte par rapport à toute une zone. Le Gabon a une population faible, donc nos chiffres ne peuvent pas servir pour expliquer un phénomène de santé publique dans une région. C’est pourquoi nos chiffres sont toujours rapportés aux chiffres des pays plus grands en terme de population ».

A quel stade de la maladie pratique t-on la chimiothérapie ?

« Le cancer du sein a une particularité. C’est que lorsqu’il apparaît, d’emblée il envoie des métastases, donc des messagers dans tout le corps. Du coup, même si on enlève celui qui produit la tumeur par opération et lorsqu’elle est encore petite, l’objectif c’est également d’enlever  les abords où il n’est pas encore allé pour ensuite entamer avec les chimiothérapie, ou antibiothérapie ».

Aujourd’hui, le Gabon dispose d’un centre de cancérologie. Le matériel dont il dispose est-il de nature à traiter les personnes atteintes du cancer du sein de manière optimale ? Si oui pourquoi les évacuations sont encore d’actualité?

« Tout dépend des personnes. Il y’a ceux qui sont capables volontairement de prendre en charge leur évacuation. On ne va pas les empêcher d’y aller. Mais ce que tout le monde doit comprendre, c’est que nous sommes à l’ère de la mondialisation, et si le Gabon a décidé d’avoir un centre de cancérologie, il ne peut pas le faire seul. Ce sont des réseaux qui ont décidé et analysé le dossier du Gabon. Ce sont des normes internationales. Il a été mandaté, analysé et validé simplement. Maintenant à l’Institut de cancérologie, il faut absolument faire de la prévention. L’institut n’est pas là pour prendre des cancers en phase terminale. Et pour éviter cette phase, il faut toujours aller en amont, c’est à dire prévenir, prévenir et prévenir ».

Propos recueillis par Laïka Naëlle Magoura

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