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L’Algérie et la Russie engagées dans de manœuvres militaires conjointes

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Sergueï Lavrov et son homologue algérien, Ramtane Lamamra.

LIBREVILLE, 18 nov. (AGP) – L’Algérie et la Russie ont débuté mercredi dernier des manœuvres militaires conjointes dans la région d’Hammaguir à Béchar, frontalière avec le Maroc.

Le passage à un stade opérationnel dans les relations militaires algéro-russes ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’après les manœuvres militaires conjointes en Ossétie du sud en novembre 2021 ayant connu la participation d’un contingent algérien, le mois de Septembre 2022 a enregistré la participation d’un détachement de 100 soldats de l’ANP à l’exercice « VOSTOK 2022 », organisé à l’extrême orient de la Russie.

En cette conjoncture, l’organisation d’un tel exercice en plus du choix de son emplacement, à quelques kilomètres de la frontière marocaine et des régions qui connaissent la tenue régulière d’exercices militaires entre les Forces Armées Royales et leurs partenaires étrangers (AFRICAN LION avec l’armée américaine, CHERGUI avec l’armée française,…), constituent en soi un message adressé aussi bien au Maroc qu’à ses alliés occidentaux.

Ces manœuvres qui devraient s’étaler jusqu’au 28 novembre, ont d’ores et déjà, soulevé des interrogations au niveau des cercles médiatiques occidentaux, en ce qui concerne leur timing et emplacement.

A ce titre, il convient d’indiquer que les Etats-Unis d’Amérique ne cachent désormais plus leur mécontentement envers le rapprochement algéro-russe, et ce malgré le faux discours d’Alger sur son non-alignement et sa neutralité, alors qu’en réalité elle ne fait que renforcer ses relations bilatérales avec la Russie.

Par conséquent, Washington n’a pas hésité à adresser plusieurs signaux négatifs et mises en garde en direction de l’Algérie afin de lui faire part des conséquences qui peuvent découler de son comportement. A noter également dans ce sens, les appels des députés américains pour sanctionner l’Algérie dans le cadre de la loi américaine CAATSA, sanctionnant les pays s’approvisionnant en armement auprès de Moscou. Cette loi autorise le Président américain à imposer des sanctions aux parties impliquées dans des transactions importantes avec des représentants des secteurs de la défense ou du renseignement au sein du gouvernement de Russie.

Il faut aussi mentionner que des exercices militaires navals ont été régulièrement organisés par les deux armées, durant ces deux dernières années.

Quelques jours avant les manœuvres de Béchar, le Directeur du Service fédéral de la coopération militaire et technique de la Russie, Dimitrii Chougaev, s’est déplacé en Algérie où il a rencontré, le chef de l’État-major de l’armée nationale populaire, Said Chengriha, le 10 novembre 2022.

Cette visite est à inscrire dans le sillage de la consolidation des relations entre les deux armées ainsi que dans le contexte de l’augmentation du budget militaire algérien au titre de l’année 2023, budget estimé à 23 milliards de dollars ; ce qui aurait emmené les responsables militaires russes à convoiter l’Algérie en vue de s’accaparer d’une part importante de cette enveloppe budgétaire sous forme de contrat d’armement. Cette manne financière qu’engrangera Moscou profitera certainement à financer et appuyer l’effort de guerre en Ukraine.

Les manœuvres de Béchar ne sont qu’un message de Moscou en direction de l’occident, démontrant ainsi la capacité de la Russie à se déployer à proximité des intérêts occidentaux dans l’ouest de la Méditerranée.

La relation indéfectible entre l’Algérie et la Russie sur le plan géopolitique, place Alger dans le clan pro-russe.

La divergence entre le discours officiel algérien prônant le non-alignement et la neutralité, tranche avec la réalité du terrain qui décline une alliance à toute épreuve entre l’Algérie et la Russie. Moscou considère l’Algérie comme étant un front avancé dans sa stratégie de confrontation militaire avec l’Occident, auquel elle recourra afin de lui octroyer une portée à sa force de frappe, ce qui érige la frontière algéro-marocaine en une ligne de démarcation entre la zone d’influence occidentale et celle de l’ex-clan socialiste.

Cet alignement à ne plus prouver de l’Algérie sur les positions russes devra conduire les pays occidentaux à revoir leurs stratégie et partenariats avec ce pays, dont les positions vont à l’encontre de leurs intérêts géopolitiques. Au moment où l’Algérie profite des dividendes de ses contrats énergétiques avec l’occident, elle continue de rehausser sa coopération militaire avec Moscou. Une coopération qui ne se limite pas uniquement au volet bilatéral, puisque l’Algérie a contribué concrètement à faciliter l’implantation militaire russe sur le continent africain.

AK/AGP

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