Par 
À la barre ce vendredi 2 juillet 2021 devant la Cour criminelle spéciale, au palais de justice de Libreville, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Roger Owono Mba, a été condamné à six ans de réclusion dont cinq ans avec sursis, pour le crime de recel et détournement des fonds publics. Mais il ressort libre, au regard des 14 mois de prison déjà purgés depuis son arrestation.
L’ancien directeur de cabinet adjoint du président de la République doit par ailleurs s’acquitter d’une double amende de 15millions de FCFA, et 30 autres millions de réparation au préjudice causé à l’État gabonais. Soit un total de 45 millions de francs CFA à débourser.
Le gel de ses avoirs (1 milliard de francs CFA) de son compte bancaire domicilié à BGFI s’ajoute à ces peines. Ses véhicules saisis par la Direction Générale des Recherches (DGR) devront cependant lui être restitués, selon l’instance juridique.
C’est vers 22 heures que le verdict est tombé, après près de 5 heures d’attente de délibération. Requalifiant les faits, la Cour l’a lavé des chefs d’accusation de concussion et d’association des malfaiteurs après les plaidoiries de ses avocats, Me Boussougou Bou-Mbine, et Me Kieley Houndy. Car si l’accusé était poursuivi pour plusieurs délits, c’est l’affaire en rapport à un détournement d’un milliard de FCFA qui a été fortement abordée au cours de ce procès, et qui a lui valu sa condamnation pour détournement de deniers publics.
Même si l’accusé insistait sur le fait que ce montant était le fruit du redressement fiscal opéré sur la Compagnie minières de l’Ogooué (Comilog) par les services des impôts. Redressement pour lequel la loi lui donne droit à une quote-part, selon l’arrêté 0040 qui encadre cette vielle pratique.
Âgé de 62 ans, Roger Owono Mba avait déjà été incarcéré pendant 14 mois et 10 jours à la prison centrale de Libreville, comme plusieurs hauts cadres de l’administration gabonaise traqués par l’opération Scorpion lancée par les autorités en fin 2019.
Willy-Arnauld NGUIMBI
Commentaires