Journée de sensibilisation sur le tabagisme

Dans le cadre de la célébration en différée de la Journée mondiale sans tabac 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé ce mardi 30 novembre, à Owendo, une journée de sensibilisation à l’intention des sages-femmes sur l’importance du sevrage tabagique en milieu hospitalier, sur le thème : « S’engager à arrêter de fumer ».

À travers un sous thème : « La sage-femme acteur majeur dans la prévention du tabagisme et de l’aide à l’arrêt du tabac chez les femmes en âge de procréer », la rencontre avec les sages-femmes exerçant dans les structures sanitaires de Libreville, Owendo et Akanda, dans le cadre de la lutte anti-tabac au Gabon, a réuni une cinquantaine des professionnelles.

Cette journée de sensibilisation avait pour but d’écouter les sages-femmes présentes parler de leur expérience au quotidien par rapport à la problématique du tabagisme chez la gente féminine; évaluer de façon anonyme leurs connaissances sur les méfaits du tabac dans l’organisme humain et principalement sur les effets nocifs du tabac sur la santé de la mère et du fœtus; les informer des principales conséquences de la consommation du tabac dans l’organisme et notamment chez la femme en âge de procréer, la femme enceinte et allaitante. Aussi, leur donner des notions élémentaires pour entamer le sevrage tabagique chez les femmes désireuses d’arrêter de fumer; recueillir des propositions et recommandations dans le cadre du suivi anti-tabac rencontre en vue de concrétiser leur implication dans la lutte anti-tabac au Gabon.

La représente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Sonia Boga, a dit que le tabagisme est en augmentation chez les jeunes filles âgées de 13 à 15 ans : « encore aujourd’hui, les femmes demeurent une cible majeure pour l’industrie du tabac qui a compris depuis les années 1920 que les femmes représentent des opportunités de marché inexploitées et un potentiel de croissance exponentielle de ses ventes« , a-t-elle déclaré.

Tout en espérant une collaboration fructueuse entre les sages-femmes, le Programme national de lutte anti-tabac et l’OMS. La directrice du Programme national de lutte contre le tabac, Dr Renée Enombo a, quant à elle, fait observer que depuis quelques années, les jeunes et les adolescents d’une part, et les femmes d’autre part, sont devenus la cible de l’industrie du tabac et utilisent toutes sortes de stratagèmes pour séduire ces deux catégories de la population. « Cependant, les effets nocifs du tabac sur la santé de la mère et du fœtus sont réels et graves. La sage-femme apparaît donc comme l’agent incontournable susceptible de contribuer à la réduction de tous ces risques dans le but d’améliorer la santé maternelle et infantile au Gabon« , a-t-elle indiqué. Précisant que la « combinaison d’une meilleure connaissance des effets dévastateurs de la consommation du tabac dans l’organisme humain d’une part, et une prise en charge adéquate d’autre part, pourrait être le gage d’un sevrage tabagique réussi« .

Intervenant sur le thème « Femmes, tabac et prise en charge », le président de l’ONG Agir pour le Gabon, Dr Alphonse Louma, a donné des éléments essentiels et quelques connaissances aux participantes pour qu’elles puissent être le relais dans leurs structures sanitaires respectives, afin qu’elles puissent prendre en charge les femmes qui veulent arrêter de fumer et qui attendent des enfants. Toutefois, le spécialiste a réitéré l’importance de la sage-femme car, selon lui, elle doit être informée parce que « nous avons en face de nous les pandémies qui déciment le monde entier. Une femme qui attend un enfant est fragile, et quand elle fume, elle expose son futur bébé et elle a des risques de faire la maladie« , a-t-il rappelé.

Au terme des échanges, figurent comme recommandations, entre autres, la multiplication des campagnes de sensibilisation, la participation du Programme national de lutte anti-tabac dans les ateliers de formations des sages-femmes, l’ouverture d’une branche tabacologique, un plaidoyer de l’assurance maladie CNAMGS pour les prises en charge d’addiction etc.

Chancelle BIKET ONANGA