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Fondée en 2019 à Libreville, par deux gabonaises, Jeanine et Danouchka ASSOUMOU, respectivement mère et fille, résidant à Val de Reuil (Nord de la France), la coopérative dénommée Adzap qui a pour slogan« De la terre à vous » est une entreprise sociale engagée dans la fabrication et la promotion des produits cosmétiques traditionnels africains, bio et naturels, à partir des techniques ancestrales gabonaises. Elles répondent aux questions de notre rédaction.
Agence gabonaise de presse (AGP) : Vous êtes les fondatrices de la coopérative dénommée « Adzap Émoi » créée au Gabon, bien que vous résidez en France. Pouvez-vous nous présenter votre entreprise? Quelle est sa particularité, par rapport à d’autres entreprises gabonaises, qui font également dans la fabrication de produits cosmétiques biologiques?
Jeanine et Danouchka Assoumou: « La cooperative « Adzap Émoi » est une entreprise sociale, qui a été créée conformément à l’Acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés-coopératives. Elle fait dans la promotion des produits cosmétiques traditionnels africains, bio et naturels, fabriqués avec les techniques ancestrales gabonaises. Elle garantit un label économique responsable et une transmission de ce savoir-faire de génération en génération. Notre coopérative produit essentiellement du beurre de Moabi, du sérum de Moringa, et de l’huile de palmiste. Nous avons aussi développé des produits issus de la cosmétopée, à savoir l’infusion de Moringa, ses graines et sa poudre. Notre particularité réside dans la qualité de nos produits et le développement du volet social dans le fonctionnement de la structure. Concernant la qualité de nos produits, nous garantissons des produits 100% naturels à nos consommateurs. Notre slogan au sein de la coopérative est « De la terre à vous », c’est-à-dire que lors de notre processus de fabrication il n’y a aucun additif, nous commercialisons le produit dans sa forme brute. Nous sommes engagés dans la conservation et la transmission du savoir-faire traditionnel des huiles végétales africaines, comme une source d’innovation et de développement économique pour le Gabon et l’Afrique. Concernant le volet social, la commercialisation de nos produits contribue à l’épanouissement des membres de la coopérative et aux communautés locales villageoises. Nous mettons l’accent sur la création d’emploi au sein des zones rurales, avec beaucoup plus de valorisation envers les femmes. Notre objectif global est de contribuer au développement d’une participation active des femmes rurales en tant qu’actrices du développement économique et social dans nos régions de production. Enfin, nous sommes engagées dans la sauvegarde des espèces végétales menacées du Gabon. Nous avons établi des démarches de plaidoyer pour sensibiliser la population sur la protection de certaines espèces végétales menacées telles que le Moabi« .
Vos produits sont principalement commercialisés en Europe, bien que fabriqués au Gabon. Avez-vous été confrontées à des difficultés dans cette activité?
« Pour commercialiser notre produit en Europe, le chemin a été très difficile, et ce n’est pas encore fini. Nous avons été confrontées, comme beaucoup d’entrepreneurs gabonais aux lacunes de l’administration gabonaise. Pour exporter nos produits, il faut passer par Aganor et les ministères pour avoir les autorisations requises. Toutefois, les démarches administratives sont lourdes et très coûteuses, comparées à d’autres pays. Sur le fond, il faut que les règles de création d’entreprise, de normalisation et d’exportation soient spécifiques en fonction de la structure« .
Votre activité profite t-elle au Gabon?
« À travers la production des huiles végétales gabonaises, notre coopérative contribue à promouvoir le patrimoine matériel gabonais (sol et sous-sol) mais aussi son patrimoine immatériel (savoir-faire ancestral de production des huiles). Nous avons pour ambitions de contribuer au développement du soft power gabonais ».
Un message à adresser à vos compatriotes qui souhaitent, comme vous se lancer dans l’entrepreneuriat?
« Notre pays est riche, pas seulement de son sol et son sous-sol, mais aussi de son capital humain. L’obstacle qui fait barrage à l’entrepreneuriat sont les « mentalités du pays ». Il faut les dépasser. Il y a beaucoup de demandes au Gabon dans plusieurs domaines. Créez de l’offre, ayez une bonne communication, lancez-vous ! Les gabonais·es sont la clé de voute du développement de notre pays. Selon nous, entreprendre est aussi un moyen d’activisme ».
Propos recueillis par D.T
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