Disparition de Théodore Zué Nguema : le Gabon a perdu son ‘’feu follet’’

L’ancien footballeur international gabonais, Théodore Zué Nguema est décédé le jeudi 05 mai écoulé à Bata en Guinée Equatoriale où il avait déposé ses valises après sa retraite internationale. Il était considéré par une grande partie de l’opinion comme le meilleur joueur gabonais de tous les temps, malgré un talent qui ne lui avait pourtant pas permis d’évoluer dans une grande écurie européenne.

La pluie de messages d’hommages qui a inondé la toile jeudi dernier en fin de soirée et qui se poursuivra très prochainement tout au long de cette semaine suffisent à mieux comprendre la relation idyllique qui existait entre l’illustre disparu et le public gabonais. Les mots, adjectifs, voire même des formules dithyrambiques ne suffiront probablement pas à mieux rendre hommage à celui qui aura, tout au long de sa carrière, créé tant d’émotions, mais aussi de l’euphorie dans les esprits et corps des supporters de l’équipe nationale du Gabon, sous l’appellation «Azingo National».

Car, si des talents se sont bel et bien produits sur la pelouse du mythique Stade Omnisports de Libreville, jamais un joueur n’avait tant fait soulever les foules et créer de l’excitation à chacune de ses prestations. Il respirait le football. C’était le talent à l’état pur. C’était la lumière. C’était tout simplement le ‘’ feu follet’’ du Gabon…

Théodore Zué Nguema était en effet un génie du ballon rond. Un magicien qui se servait non pas de ses mains pour offrir des tours à son public, mais de ses pieds pour régaler celui-ci. Joueur au profil atypique (assez court et léger), l’ancien remuant attaquant gabonais était doté d’une technique hors pair et une vitesse de pointe dans ses accélérations, dont lui seul avait le secret. Un bagage, du moins des aptitudes qui lui ont sans doute permis de s’imposer tout naturellement dans un univers où il aura su, tout au long de sa riche carrière, mis tout le monde, les sceptiques y compris de ce qu’il était un très bon footballeur. Le ‘’feu follet’’, manifestation lumineuse ayant l’apparence d’une petite flamme-, comme l’avait surnommé son public, en raison justement de la lumière qu’il apportait sur les terrains à chacune de ses prestations, ne laissait personne indifférent.

Ses actions étaient régulièrement répétées en cœur et accompagnées par des ‘’ Zué, Zué, Zué, Zué…, telle une chorale parfaitement synchronisée par le «Chabba », (nom de la partie la plus bruyante du stade), stimulée et impatiente de voir ce que lui réservait encore son magicien.

Pour les plus jeunes, les Messi Messi Messi…autrefois scandés par le Nou Camp en signe de respect et d’hommage à Lionel Messi, sont quasiment identiques à ce dont avait très souvent eu droit Théodore Zué Nguema au stade Omnisports. C’était nul doute, cette sorte de reconnaissance permanente qui poussait «Théo» à transcender sur le terrain. Il le confiait d’ailleurs lui-même en disant que : ‘’son seul médicament était le public’’.

Et s’il n’a peut-être pas eu une carrière similaire à celle de Pierre Emerick Aubameyang, Théodore Zué Nguema est néanmoins considéré, par une grande partie de l’opinion, comme le meilleur joueur gabonais de tous les temps. Chrétien très affermi, et amoureux du Gabon, il a su marquer plusieurs générations de footballeurs.

Reste désormais au gouvernement et au peuple gabonais de lui rendre cet ultime hommage en guise de reconnaissance pour l’immensité de sa carrière et le bonheur qu’il aura su procurer dans les cœurs des Gabonais.

FE/AGP-Libreville