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Déploiement de drones iraniens en Afrique du Nord : une menace directe sur le Maroc (Papier d’Angle)

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Drones iraniens

LIBREVILLE, 1er mars 2023 (AGP) – Pendant les dernières années, les drones militaires constituent une réelle menace pour l’équilibre géostratégique, depuis que certains pays en fabriquent pour les délivrer aux groupes rebelles et terroristes afin d’alimenter des guerres au Moyen-Orient, en Afrique, particulièrement au Maghreb où le Maroc est visé par des drones iraniens délivrés aux rebelles du Polisario via l’Algérie.

Selon Llewellyn King, un expert américain en affaires stratégiques au Boston Herald, les drones iraniens qui sont déployés en Afrique du Nord, menacent directement le Maroc.

En effet, dans un article expliquant comment l’Iran mène la course aux drones au Moyen Orient, l’expert américain a indiqué que face à cette situation « les diplomates marocains soulèvent activement la question auprès des gouvernements occidentaux ».

A cet effet, le Maroc a déjà alerté à plusieurs reprises sur l’armement de la milice séparatiste du Polisario en drones kamikazes par l’Iran, avec la complicité de l’Algérie. La République islamique ne fait pas que fournir de l’armement, mais elle forme également militairement les membres de la milice séparatiste du Polisario.

L’Iran est devenu le pays le plus développé et avancé en matière de fabrication de drones Kamikazes puisque la maitrise de cette machine de guerre remonte aux années 80 et ils ont été utilisés dans la guerre avec l’Irak, bien qu’à l’époque les drones ne remplissaient qu’une mission de surveillance.

Aujourd’hui, l’armée iranienne affirme que son complexe industriel de défense peut fabriquer localement les moteurs et toutes les pièces de ses drones.

Alors que le monde était focalisé sur le programme nucléaire iranien ces dernières années, Téhéran était en train de sophistiquer ses drones, et est ainsi devenu le principal fournisseur de drones militaires pour les dictateurs et les rebelles, utilisés aussi dans la guerre russo-ukrainienne.

Selon l’analyste, les drones iraniens sont « de plus en plus sophistiqués », et « les avions américains capturés ont inspiré les ingénieurs iraniens, et certaines technologies de pointe ont été incorporées ».

Ils sont légers, bon marché, faciles à transporter et à dissimuler, de plus, la génération actuelle de drones iraniens peut transporter d’importantes charges utiles balistiques, voler jusqu’à 24 heures en autonomie.

En citant Ilan Berman, vice-président senior de l’American Foreign Policy Council, Llewellyn King a indiqué que l’Iran est arrivé à la conclusion que son fort ne réside pas dans la compétition de la force contre la force, mais en aidant les conflits asymétriques, « c’est pourquoi ils dépensent tant d’argent et de temps pour le terrorisme, et tant d’argent et de temps pour les missiles balistiques ».

« Le Maroc a exprimé de réelles inquiétudes au sujet de ces drones », rappelle-t-il, soulignant que ces machines ne gagneront peut-être pas la guerre, mais « ils peuvent infliger des dégâts massifs à une variété de cibles, allant des centres touristiques, lieux de prière et de culture historiques, aux installations militaires en passant par les réseaux électriques et les centrales électriques ».

Pour Ilan Berman, « ce qui manque, ce sont des défenses adéquates contre les attaques de drones, qu’il s’agisse d’attaques uniques causant des dommages ou d’essaims conçus pour causer des dégâts importants ». Et le seul système de défense efficace contre les drones, dit-il encore, c’est le dôme de fer israélien (Iron Dome), construit avec la technologie israélienne et aidé et financé par les États-Unis.

Jusqu’à présent, Israël a hésité à vendre son Iron Dome qui permet d’attraper des projectiles volants à basse altitude jusqu’à 2,5 milles. Il s’agit d’un dispositif de défense mobile complexe, basé sur un radar, conçu pour détruire les missiles et les drones en provenance de Gaza et de ses voisins, la Syrie et le Liban, qui hébergent tous deux des mandataires iraniens non étatiques.

Berman a noté que puisque le Maroc est signataire des Accords d’Abraham, Israël pourrait lui vendre le système Iron Dome. Cela dit, cette vente pourrait prendre des années de négociation et les ventes sont soumises à un veto américain.

Pendant ce temps, a ajouté Berman, « ce que les Iraniens apportent à la table des négociations, c’est qu’ils sont connus pour être le plus grand État sponsor du terrorisme au monde, et ils se déplacent maintenant en Afrique et renforcent la capacité de leurs groupes mandataires ».

De son côté, le Maroc alerte le monde sur l’évolution de la dynamique stratégique dans la région et sur la possibilité que presque tous les pays soient attaqués par des drones, des machines devenues des piliers de la guerre pour leur coût bas et leur capacité à détruire sans impliquer de vie humaine du côté des assaillants.

AK/AGP

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