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Conflit homme-éléphant : le Pr Lee White au contact des populations ogivines

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Le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Pr Lee White, a poursuivi hier lundi à Makokou, les échanges avec les populations de l’Ogooué-Ivindo (Nord-est), dans le cadre des consultations provinciales sur le conflit homme-éléphant prévues du 14 au 27 juillet prochain sur l’ensemble du territoire, a constaté l’AGP.

Au cours de cette rencontre empreinte de compréhension mutuelle, les populations ont exprimé leur ras-le-bol face à la dévastation quotidienne de leurs plantations, ainsi que l’atteinte à leur intégrité physique par les pachydermes. Un conflit qui se solde parfois par la mort d’homme. 8 décès ont ainsi été répertoriés entre 2020 et 2021, en rapport à cette problématique.

Une cultivatrice de la commune d’Ovan, fortement émue par la mort tragique d’un des siens, a présenté à l’assistance une veuve laissée avec 12 enfants, à la suite d’une attaque d’éléphant. Cette famille demeure sans soutien. Aussi, espère-t-elle que la présence du ministre des Affaires sociales, Prisca Koho, permette leur prise en charge par les pouvoirs publics. Le récit a touché l’assemblée composée des représentants des populations venus de Booué, Ovan et Mekambo.

Cette tragédie a même poussé un riverain à solliciter la création d’une dixième province du Gabon au bénéfice des éléphants. D’autres intervenants ont, à sa suite, émis l’idée de donner aux pachydermes le droit de disposer de cartes d’électeurs afin d’aller voter lors des prochaines échéances électorales car, estiment-ils, ces animaux devenus de nouveaux citoyens ont plus de droits que les hommes.

De même, un chef de quartier de la commune de Makokou a mis en cause la thématique « conflit homme-éléphant », sollicitant plutôt une reformulation de celle-ci, en arguant qu’il n’a « jamais traité un conflit entre un homme et une viande« .

Selon la plupart des participants, la solution à ce problème est de la responsabilité du ministre Lee White, par ailleurs, fils de la province. « Nous, nous cultivons, et les éléphants récoltent« , a dit un autre, ajoutant : « ayez pitié de nous. C’est vous qui avez la solution« .

Pour le membre du gouvernement, qui dit s’inspirer des expériences d’autres pays dont le Kenya, la construction des barrières électriques semble être la meilleure réponse à apporter aux populations gabonaises fortement impactées par ce nouveau phénomène. Les quatorze barrières électriques construites dans le pays produisent des résultats encourageants, selon des témoignages.

Dans son rapport final des recommandations, le porte-parole du comité de rédaction, Prosper Nguema Minko, a souligné, entre autres, la nécessité de mettre en application le texte sur les battues administratives et la légitime défense, le dédommagement et l’indemnisation, ainsi que la prise en charge psycho-sociale des victimes de ce conflit.

Selon les participants, le conflit homme-éléphant résulte de l’exploitation anarchique des forêts par des sociétés qui détruisent toutes les essences propres à l’alimentation des éléphants, d’une part, et au braconnage installé dans le parc de Minkébé par des gangs armés, d’autre part.

La province de l’Ogooué-Ivindo constitue l’épicentre des contestations ayant pour but de dénoncer la dévastation des plantations par les éléphants. Ces contestations ont connu un pic en avril-mai 2021.

Ces consultations provinciales préparent les assises sur le projet de stratégie nationale d’atténuation du conflit homme-éléphant d’août prochain, à Libreville.

Nicaise MAHOMBO MBELATA

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