Campagne de tests d’orientation des bacheliers 2020 : la grande déception des concernés 

Les résultats de la campagne de tests d’orientation des bacheliers session 2020 ont été rendus publics le 4 février écoulé. Les principaux concernés contestent ces orientations et les qualifient d’aléatoire. Pour cause, les 2/3 des bacheliers ont été orientés à l’Université Omar Bongo (UOB) et dans des filières non souhaitées pour certains.

Les étudiants orientés par la campagne de tests initiée par le ministère de l’Enseignement supérieur en décembre dernier ont pris connaissance des résultats le 4 février dernier. Il en ressort que les 2/3 de ces bacheliers ont été orientés à l’université Omar Bongo. Le reste des bacheliers va poursuivre son cursus soit à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), soit à l’Office National de l’Emploi (ONE) ou à l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF).

L’objectif de cette vaste campagne d’orientation était l’adéquation formation-emploi. Un programme initié par le ministre de l’Education nationale, Patrick Mouguiama-Daouda. 

Force est de constater qu’après plusieurs séances de travail, les résultats escomptés ne satisfassent pas le plus grand nombre d’entre eux. Certains de ces bacheliers, à l’exemple de Romaric Ondo Obiang, a été orienté dans une filière autre que celle choisie par ce dernier. «Nous nous sommes enregistrés à travers un logiciel. Nous avons choisi nos parcours, pour certains il n'y a pas de problème et pour la majorité cette orientation est arbitraire. Parce que tu te retrouves dans une filière autre que celle de ton choix. Pour ma part, j’ai un baccalauréat de série A, je me retrouve en faculté de Droit et des sciences économiques, plus précisément au département de Sciences Économiques. Comment je fais dans ce cas? Si les recours sont possibles je souhaite changer», déclare-t-il.

Un programme mis en place pour une adéquation formation-emploi et une meilleure employabilité des jeunes en les orientant vers des filières porteuses.

Selon le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et du Transfert des technologies, Frédéric Tom Mambenga Ylagou, le secrétariat d'orientation scolaire, universitaire et professionnelle (SOSUP) a pour but d’orienter les étudiants vers les filières porteuses. «Il s’agit de l’orientation des nouveaux bacheliers dans les structures d’enseignement publiques-privées, mais également de préparer à l’insertion professionnelle et à la formation professionnelle des bacheliers. L'enjeu est important car il ne s’agit plus d'orienter vers les filières générales, mais de pouvoir orienter stratégiquement les apprenants vers des métiers à fort taux d’employabilité», a-t-il expliqué. 

Le directeur général de l’Office national de l’emploi, Hans Landry Ivala, soutient l’efficacité de ce programme porteur. «Comme l'a si bien dit le président de la République, c’est un crime de former un jeune sans lui garantir l'insertion professionnelle. D’où la présence de l'ONE, puisque nous sommes en aval avec le monde professionnel et il est de notre devoir de rappeler quels sont les secteurs d’activités qui recrutent et quelles étaient les filières porteuses d’emplois. Désormais il faut lier l'emploi et la formation. Pour éviter une formation tout azimut, en menant des formations au besoin de l’emploi», s’exprimait-il lors de la commission ad hoc. 

Marielle Ilambouandzi