Burkina Faso : Paul-Henri Sandaogo Damiba investi président de la République

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi président du Burkina Faso ce mercredi 16 février par le Conseil constitutionnel de son pays, près d’un mois après le putsch militaire qui a renversé Roch Marc Kaboré.

« Je jure devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois » du Burkina, a professé Paul-Henri Sandaogo Damiba, en prêtant serment devant le Conseil constitutionnel, lors d’une cérémonie qui s’est tenue sans aucun dirigeant étranger.

Après sa prestation de serment, le nouveau dirigeant burkinabè a prononcé un discours d’une dizaine de minutes, au cours duquel il a rendu hommage au « peuple Burkinabè qui souffre depuis des années des violences dues au du terrorisme« . Exhortant par la même occasion à « prendre collectivement conscience des efforts et des sacrifices à consentir ».

Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées sous les attaques des djiahadistes. « En ces moments difficiles, notre pays n’a pas été abandonné par ses partenaires. Le Burkina Faso réitère sa disponibilité à travailler en toute souveraineté avec tous les partenaires dans le respect mutuel« , a déclaré le président de la République.

L’investiture du nouvel homme fort de Ouagadougou est intervenue à quelques heures de l’annonce par la France et ses partenaires européens de leur retrait du Mali voisin, en raison de l’attitude hostile à leur égard de la junte au pouvoir à Bamako, également issue d’un coup d’Etat.

Si le lieutenant-colonel Damiba n’a pas pris position concernant l’engagement militaire français et européen dans le Sahel, il faut relever que depuis sa prise de pouvoir, les troupes françaises Barkhane ont pu poursuivre des opérations anti-terroristes au Burkina.

En effet, à l’instar d’autres pays du Sahel, le Burkina Faso subit depuis 2015 des violences attribuées à des mouvements djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, lesquelles ont fait à ce jour plus de 2 mille morts dans le pays. Ces violences ont également contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

Aucun dirigeant étranger n’a assisté à la cérémonie qui s’est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel, où seule la presse officielle a été admise.

Âgé de 41 ans, Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris les rênes du Burkina le 24 janvier à Ouagadougou après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays. Lui et d’autres militaires ont renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé de ne pas avoir réussi à freiner les attaques terroristes qui frappe le Burkina depuis près d’une décennie.

DT