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Bénin : Les arrestations d’opposants se multiplient à l’approche de la présidentielle du 11 avril prochain

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Interpellée mercredi soir au sortir d’une réunion politique à Porto-Novo, Reckya Madougou, cheffe de file du parti les démocrates, est la dernière des opposants à être arrêtée à l’approche de la présidentielle au Benin.

Les béninois iront aux urnes pour élire leur président le 11 avril prochain. A cinq semaines de ce scrutin, la tension politique ne cesse de s’accroître au Benin. De nombreuses personnalités politiques de l’opposition ne cessent d’être arrêtées. Ce fut le cas le mercredi 3 mars avec l’opposante Reckya Madougou, dont la candidature au scrutin a été rejetée. 

Cette ancienne garde de sceau de Thomas Boni Yayi a été interpellée dans la soirée au terme d’une réunion politique. «Elle a tenu des propos en désaccord avec le régime, mais aucun appel à la violence», assure au ‘’Monde’’ Frédéric Joël Aïvo, un autre opposant présent sur les lieux et dont la candidature face au président Patrice Talon, grand favori à sa propre succession, n’a pas non plus été retenue. 

Conduite à la brigade économique et financière puis présentée à la cour de répression des infractions économique et du terrorisme (CRIET), Reckya Madougou est poursuivie pour «association de malfaiteurs et terrorisme», elle est accusée, selon un communiqué publié par le procureur, d’avoir financé, par l’intermédiaire d’un colonel à la retraite et l’un de ses collaborateurs, le meurtre de deux personnalités politiques de la ville de Parakou «afin de provoquer la terreur, le chaos et parvenir ainsi à faire suspendre le processus électoral».

Femme d’influence en Afrique de l’Ouest, Reckya Madougou, dont la candidature a été refusée car elle n’a pas obtenu les seize parrainages d’élus nécessaires pour participer au scrutin, est spécialisée dans l’économie sociale. Plusieurs fois ministre au Bénin notamment garde des sceaux de l’ancien président Thomas Boni Yayi, principal adversaire en 2016 de Patrice Talon, qui fut finalement élu. Il y a quelques mois, elle était également la conseillère spéciale de Faure Gnassingbé, président du Togo voisin. «Elle comme moi avons décidé de présenter notre candidature à l’élection béninoise malgré tout», explique Frédéric Joël Aïvo. «Nous nous battons pour cela, mais le pluralisme dérange»

L’interpellation de la cheffe de file du parti Les Démocrates intervient deux jours après les incarcérations de deux autres opposants issus du même parti : Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani, également inculpés pour «association de malfaiteurs et terrorisme». Mi-février, deux responsables des ‘’Démocrates’’, les anciens députés Noureini Atchadé et Justin Adjovi, avaient déjà été convoqués auprès de la CRIET, mais ont été libérés après avoir été entendus.

Valérie Ezeme Mbo (Le monde)
 

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