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Assassinat de Thomas Sankara : le procès renvoyé au 25 octobre prochain

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Pourtant ouvert ce lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou au Burkina-Faso, le procès des auteurs présumés de l’assassinat de Thomas Sankara, révolutionnaire président burkinabè, a été renvoyé au 25 octobre prochain, à la demande de deux avocates de la défense, pour disposer du temps pour consulter les 20 mille pièces du dossier.

Le président du tribunal militaire de Ouagadougou, Urbain Méda, a accepté une requête de deux avocates de la défense, qui estimaient ne pas avoir eu assez de temps pour consulter « les 20 000 pièces du dossier ». Elles avaient demandé un report d’un mois, au nom de « la manifestation de la vérité ». Elles ont obtenu deux semaines, alors que la capitale est actuellement sous haute sécurité.

Commises d’office, relativement tard de surcroît, les avocates de la défense ont expliqué n’avoir obtenu le volumineux dossier d’instruction qu’un mois avant l’ouverture du procès.  Toutes les parties sont donc convenues qu’un renvoi était raisonnable, compte tenu du peu de temps accordé à la défense pour prendre connaissance du dossier. « Nous voulons que ce procès soit exemplaire », a rappelé Guy Hervé Kam, avocat des parties civiles, cité par RFI.

La plus grande partie de l’audience de ce lundi 11 octobre aura été consacrée au tirage au sort des assesseurs militaires devant siéger aux côtés des deux juges civils. Ils sont au nombre de trois avec leurs suppléants. Une étape laborieuse car la plupart d’entre eux ont demandé à être excusés pour des motifs divers et variés, allant de la raison de santé à la relation personnelle entretenue avec les accusés, en passant par des impératifs professionnels. « J’ai l’impression que personne ne veut s’engager dans cette affaire », a fini par s’agacer le président de la chambre. « Je suis écœuré par l’attitude de ces officiers », a déploré un proche de victime. « Ils sont tous amis, personne ne veut prendre ses responsabilités », tous deux cités par RFI.

Présente à l’ouverture du procès, la veuve du président Sankara confiait dans un entretien à RFI que « c’est un jour de vérité pour (elle), (sa) famille et tous les Burkinabè ». Elle et tous les autres burkinabè doivent encore patienter avant de voir le jugement des présumés auteurs de l’assassinat de Thomas Sankara, intervenu en 1987.

Le principal accusé, l’ancien chef de l’État Blaise Compaoré, 70 ans, ne s’est pas rendu au tribunal. L’ancien compagnon d’arme, ami intime et ministre de Thomas Sankara, porté au pouvoir en 1987 et renversé en 2014, est exilé en Côte d’Ivoire.

Douze des quatorze accusés étaient pour leur part présents à l’ouverture. Parmi eux, le général Gilbert Diendéré, 61 ans, apparu en tenue militaire. Celui qui figurait parmi les principaux chefs de l’armée burkinabè lors du putsch, avant de devenir chef d’état-major particulier du président Compaoré, purge une peine de vingt ans de prison pour une autre tentative de coup d’État, en 2015. Il est accusé, comme M. Compaoré, de « complicité d’assassinats », « recel de cadavres », « attentat à la sûreté de l’État ».

Des soldats de l’ancienne garde présidentielle de M. Compaoré, parmi lesquels l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando, chef présumé du commando ayant assassiné Thomas Sankara, et actuellement en fuite, sont également accusés dans ce procès. Le 15 octobre 1987, quelques années après avoir été porté au pouvoir par un coup d’État en 1983, le capitaine Sankara a été tué avec douze de ses collaborateurs, alors qu’il dirigeait une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR).

Valerie EZEME MBO

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