LIBREVILLE, 26 mai 2025 (AGP) – La veuve du président rwandais assassiné en 1994, poursuivie pour complicité de génocide, vit dans l’Essonne. Paris refuse de l’extrader vers le Rwanda alors qu’elle a été déboutée de sa demande d’asile, rapporte l’Agence France Presse.
C’est une affaire inextricable. Celle d’une femme qui, depuis trente ans, est soupçonnée d’avoir orchestré et encouragé le crime le plus grave, mais sans jamais avoir été jugée. Agathe Habyarimana, 81 ans, veuve de l’ancien président rwandais, a été évacuée par l’armée française dans les premiers jours du génocide des Tutsi, le 9 avril 1994. Elle vit aujourd’hui dans un pavillon de la banlieue parisienne.
Poursuivie pour « complicité de génocide » en France depuis 2007, elle est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par Kigali. Mais Paris, qui l’a déboutée de sa demande d’asile, refuse également de l’extrader vers le Rwanda.
« Je m’engage à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper à la justice », affirmait pourtant Emmanuel Macron, le 27 mai 2021 à Kigali, où il venait sceller la réconciliation franco-rwandaise.
Trois ans plus tard, alors que le Rwanda s’apprête à célébrer la troisième commémoration du génocide des Tutsi et que les procès de génocidaires se succèdent devant la Cour d’assises de Paris au rythme de deux par an, six hommes ont déjà été condamnés à des peines allant de quatorze ans de réclusion criminelle à la perpétuité, le cas d’Agathe Habyarimana paraît insoluble. L’ancienne première dame du Rwanda a été placée sous le statut de témoin assistée en 2016 et n’a plus été interrogée depuis par la justice. En septembre 2020, elle a demandé à un juge d’instruction de clore l’enquête invoquant le « délai déraisonnable » de la procédure.
JMNB/FSS/EN/AGP
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