ROME, 5 mai 2025 (AGP) – À deux ans et demi de son arrivée au pouvoir, la Première ministre italienne Giorgia Meloni trace une ligne claire en matière de politique étrangère : défendre sans complexe l’intérêt national à travers une approche pragmatique et stratégique, tout en consolidant les alliances traditionnelles de l’Italie, a-t-on appris de l’Agence de presse Adnkronos.
Dans une interview exclusive à l’agence Adnkronos, la cheffe du Gouvernement, à la tête de l’un des exécutifs les plus durables de ces dernières années en Italie, revendique une diplomatie ancrée dans la realpolitik. « Seuls les naïfs s’étonnent qu’un pays défende ses intérêts nationaux en politique étrangère », affirme-t-elle. Une maxime qui résume une posture adoptée depuis le début de son mandat.
Un pont entre Washington et Bruxelles
Meloni entretient des relations étroites avec Donald Trump, soulignant leur vision commune sur la souveraineté et l’identité nationale. Elle salue sa décision de rétablir le Columbus Day, en soutien à la communauté italo-américaine, tout en affirmant son attachement à une alliance avec les États-Unis fondée sur la loyauté, « mais jamais avec soumission ».
Forte de cette proximité, elle entend jouer le rôle de médiatrice entre les États-Unis et l’Union européenne, notamment sur les questions commerciales. « L’Italie œuvre au rapprochement des deux côtés de l’Atlantique », insiste-t-elle, plaidant pour un dialogue transatlantique fondé sur des valeurs partagées.
L’Union européenne, un partenaire pragmatique
Malgré des débuts tendus, les relations entre Rome et Bruxelles semblent s’être apaisées. La Première ministre dit entretenir un respect mutuel avec Ursula von der Leyen et se félicite d’avancées sur des dossiers majeurs, dont la migration et la relance économique. Elle reste cependant critique sur certains aspects du Pacte vert, qu’elle souhaite voir réformé pour « ne plus nuire à la compétitivité des entreprises européennes ».
Des relations européennes sous le signe de la coopération
Avec Emmanuel Macron, les échanges sont teintés de rivalité mais aussi de coopération. «Des sensibilités politiques différentes n’empêchent pas une collaboration efficace sur les dossiers communs», assure Meloni. Elle se montre également enthousiaste quant à une future coopération avec le probable chancelier allemand Friedrich Merz, saluant sa vision économique.
Même au Royaume-Uni, dirigé par le travailliste Keir Starmer, Meloni reconnaît une relation constructive, notamment en matière de défense et de lutte contre l’immigration irrégulière. Une preuve, selon elle, que la realpolitik dépasse les clivages idéologiques.
Un cap assumé
Sous la bannière du pragmatisme, Giorgia Meloni assume une politique étrangère tournée vers les résultats. Défense des exportations, coopération internationale ciblée, gestion des flux migratoires : elle entend inscrire l’Italie parmi les acteurs clés de la scène mondiale, tout en préservant ses intérêts fondamentaux.
CBO/FSS/EN/AGP
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