LIBREVILLE, 27 déc. 2024 (AGP) – Deux semaines seulement après la destitution du président conservateur Yoon Suk-Yeol, qui avait tenté d’imposer la loi martiale en Corée du Sud, c’est au tour du président par intérim, Han Duck-Soo, d’être écarté du pouvoir par les députés de l’opposition.
Le Parlement sud-coréen a voté sa destitution ce vendredi 27 décembre, « aggravant la crise politique » dans le pays, rappelle The Korea Herald. Les députés lui reprochent de refuser de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, chargée de valider ou invalider la destitution de son prédécesseur.
« Sur les 192 députés qui ont voté [parmi les 300 que compte le Parlement], 192 ont voté pour la destitution », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Woo Won-shik. Alors que, traditionnellement, une majorité des deux tiers (soit 200 parlementaires) est nécessaire pour destituer un président en exercice, Woo Won-shik a estimé qu’en tant qu’ancien membre de l’administration où il occupait le poste de Premier ministre, Han Duck-soo n’était pas président élu et, dès lors, un vote à la majorité simple (151 voix) était suffisant pour le démettre de ses fonctions.
C’est la première fois qu’un dirigeant est destitué en tant que président par intérim.
C’est au ministre des Finances, Choi Sang-mok, que revient désormais la charge de chef de l’État par intérim. Il a promis de tout faire pour mettre fin à la crise politique.
Cette crise institutionnelle inédite a également eu des répercussions sur le plan économique, avec notamment le won sud-coréen qui a plongé à son plus bas niveau en près de 16 ans face au dollar.
La situation reste donc très instable en Corée du Sud, et les prochains jours seront déterminants pour voir si le pays parviendra à sortir de cette impasse politique et économique.
En effet, malgré la vacance de plusieurs sièges, la Cour constitutionnelle doit tenir vendredi une première audience sur la destitution de Yoon Suk-Yeol. Si les trois sièges vacants ne sont pas pourvus avant la fin de la procédure, les six juges restants devront statuer à l’unanimité pour chasser définitivement M. Yoon du pouvoir. Un seul vote contre la destitution signifierait son rétablissement automatique dans ses fonctions.
CBM/FSS/EN
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