Inspection du Travail : dans l’incapacité d’assurer ses missions de contrôles réguliers

Libreville, 28 mai 2024 (AGP) – L’inspection générale du Travail est donc un géant aux pieds d’argile. Si beaucoup s’en doutaient déjà, au regard des limites des inspecteurs sur le terrain, tout le monde a pu s’en rendre définitivement compte,  ce dimanche 26 mai, au cours de l’émission les Grands Dossiers, consacrée au ministère du Travail et de la lutte contre le chomage.

L’on y a appris que l’entité fait face à un déficit criard en matériel roulant et en personnel. Un marasme qui empêche les inspecteurs de se déployer comme le terrain l’exige pourtant.

« Comment voulez-vous que l’inspecteur du Travail puisse aller faire des visites inopinées régulièrement s’il n’a aucun moyen de transport pour s’y rendre ? (…) C’est le cas dans les neuf directions provinciales du Travail à travers le pays. Nous n’avons pas de bus au niveau du ministère. À ce jour, nous n’avons que quatre véhicules immatriculés 192, logés au cabinet du ministre », s’est offusquée la directrice générale du Travail, Emilie Leocady Moussadjo, lorsqu’elle a été interrogée sur l’inaction apparente de son service.

Des explications renforcées par le ministre du Travail, Adrien Nguéma Mba, également présent sur le plateau : « Pour parler sans langue de bois, nous n’avons pas de voitures. Les inspecteurs sont très souvent obligés, notamment en zone reculée, d’emprunter les véhicules des employeurs pour aller faire des constats au sein de leurs sociétés. J’ai dû mettre à la disposition de l’inspection du Travail mes voitures d’escorte, afin qu’ils puissent se déployer un tant soit peu. Par ailleurs, il n’y a pas assez de personnels pour effectuer les contrôles. Avec 62 inspecteurs centraux et adjoints pour tout le Gabon, comment voulez-vous qu’on puisse aller sur le terrain tous les jours ? C’est pour cela que nous attendons la répartition des postes budgétaires ».

Et l’autorité ministérielle de conclure : « Vous ne pouvez pas initier une guerre si vous n’avez pas les hommes. Les militaires disent une mission, des moyens, et des hommes. C’est une guerre que nous menons. Et une guerre terrible. Malheureusement, nous n’avons pas d’hommes, nous n’avons pas de moyens ».

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