Libreville, 05 janvier 2024 (AGP)- Les moyennes retenues notamment 12/20 pour le premier cycle et 11/20 pour le second suscitent depuis jeudi écoulé diverses réactions au sein de l’opinion, a-t-on observé.
L’une des mesures phares du président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema est au cœur d’un débat depuis ces vingt quatre dernières heures sur la toile gabonaise et dans différents forums de discussions. Ce sujet à la fois passionnant pour certains et frustrant pour d’autres met néanmoins en relief l’évidence d’une nécessité: la refonte du système scolaire au Gabon.
Annoncé au mois de septembre dernier, le rétablissement de la bourse scolaire, quatorze ans après sa mise au placard par l’ancien régime, a fini par scinder une opinion jusque-là très majoritairement favorable et acquise au Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI). Non pas du fait de la réactivation de cette mesure sociale à fort impact mais plutôt de ses conctionnalités pour pouvoir en bénéficier. Contrairement à ce qui se faisait par le passé où il suffisait juste d’avoir une moyenne de 10/20, collégiens et lycéens devront désormais obtenir respectivement 12/20 et 11/20 de moyenne pour percevoir ladite bourse. Les nouveaux critères d’attribution énoncés par la ministre de l’Education nationale Camélia Ntoutoume Leclercq jeudi écoulé, comme il fallait s’y attendre ont diversement été appréciés. Créant ainsi deux blocs diamétralement opposés.
Certains (conservateurs) y voient une sorte de rétropédalage à peine voilé des décideurs tandis que d’autres (progressistes) ont salué la culture de la méritocratie.
Les pourfendeurs de cette décision ont évoqué une maladresse au niveau du timing choisi. Ceux-ci regrettent aussi que cette annonce soit intervenue au moment où plusieurs apprenants ayant obtenu une moyenne de 10/20 au premier trimestre attendaient avec impatience les dates de paiement de cette bourse. C’est donc une énorme douche froide pour ces derniers en ce mois caniculaire de janvier. Ils ont aussi mentionné « un changement de règle en plein match ». Comme pour traduire l’absence d’une réelle opération de communication avant-gardiste sur un projet qui concerne pourtant des milliers de jeunes gabonais.
« Je pensais que prôner l’excellence commençait par la création des conditions d’excellence…c’est toujours ça? » s’est interrogé Nicaise Junior, un enseignant.
« Mettez les apprenants dans de bonnes conditions ensuite vous pouvez déterminer les critères d’attribution de bourse », a indiqué Fred William. Lorsque Christelle Hyndra s’est montrée quant à elle, interpellative sur certains préalables. « Il faut réduire les effectifs pléthoriques. Et le manque de professeurs est une réalité. Il y a des élèves qui finissent des années sans professeurs dans certaines matières« , a-t-elle fait remarquer.
Ils sont en revanche aussi très nombreux ces gabonaises et gabonais ayant applaudi des deux mains cette mesure prônant la méritocratie. Y voyant en celle-ci une façon pour les nouvelles autorités du pays de poursuivre leur plan d’action axé sur la restauration des institutions. L’ éducation en est une bien évidemment. Le but étant d’insuffler une nouvelle dynamique au système éducatif gabonais et créer de la compétitivité et de l’émulation.
FE/HUN
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