Le roi Philippe, accompagné de son épouse, la reine Mathilde, et de membres du gouvernement belge, dont son chef Alexander De Croo, séjourne depuis mardi après-midi à Kinshasa, à l’invitation du président de la RDC, Félix Tshisekedi.
Cette visite officielle prévue pour six jours, est placée sous le signe de la redynamisation des partenariats et la réconciliation entre les deux pays.
Sur invitation du président congolais, Félix Tshisekedi, le roi des Belges et son épouse, la reine Mathilde séjournent depuis mardi après-midi en République démocratique du Congo dans le cadre d’une visite à forte portée historique. En effet, en RDC, mémoire et travail de réconciliation sont au cœur des échanges entre autorités congolaises et belges.
Mercredi, à Kinshasa, le roi Philippe a, une nouvelle fois, fait part de ses «plus profonds regrets pour les blessures» infligées à l’ex-Congo belge durant la période coloniale, marquant ainsi un nouveau départ dans les relations entre la Belgique et la République démocratique du Congo.
Deux ans plus tôt, le 30 juin 2020, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge, il avait déploré, dans une lettre adressée à M. Tshisekedi les «actes de violence et de cruauté» commis à l’époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle (1885-1908), avant le demi-siècle de la présence de l’Etat belge dans l’immense pays d’Afrique centrale.
Selon le souverain belge, le régime colonial, «basé sur l’exploitation et la domination», était «celui d’une relation inégale, injustifiable, marquée par le paternalisme, les discriminations et le racisme. Il a donné lieu à des exactions et des humiliations», a déclaré solennellement le roi Philippe dans un discours prononcé à Kinshasa, sur l’esplanade du Parlement.
«À l’occasion de mon premier voyage au Congo (…), je désire réaffirmer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé« , a-t-il ajouté.
La deuxième journée de leur voyage a commencé au Mémorial aux anciens combattants, où le souverain a décerné une décoration au dernier ancien combattant congolais encore en vie de la « Force publique belge » ayant participé à la Seconde Guerre mondiale.
Le roi s’est ensuite rendu au Musée national de la RD Congo (MNRDC), où a été abordée la question de la restitution des objets d’art à l’ex-colonie, pour laquelle le gouvernement belge a défini une feuille de route en 2021. Il a ensuite remis au musée un masque géant «kakuungu», autrefois utilisé pour des rites d’initiation de l’ethnie Suku. Cet objet, a-t-il précisé, est prêté pour une durée «illimitée» au MNRDC par le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, près de Bruxelles.
Au cours de son allocution, le roi a par ailleurs évoqué la question de «l’intégrité territoriale du Congo» et «l’instabilité dans l’Est» où règnent trop souvent une «violence inhumaine et l’impunité». «Cette situation ne peut plus durer», a-t-il dit.
Parlant de collaboration bilatérale, le chef de l’Etat congolais a pour sa part mentionné les domaines de coopération qu’il voudrait voir renforcés. Notamment la «coopération militaire. Un temps suspendue, celle-ci a repris par la formation», mais, a-t-il dit, «c’est à la Belgique de voir ce qu’elle peut apporter de plus».
Certains Congolais, comme le porte-parole du gouvernement, veulent y voir le début d’un «nouveau partenariat», «décomplexé», «d’égal à égal», quand d’autres réclament encore excuses et réparations pour les souffrances endurées et les «pillages» des richesses de la RDC.
DT (France 24)
Commentaires