MOUILA (sud), 1er juin (AGP) – Dans le sillage de la célébration de la fête des mères dimanche dernier, mais qui n’a pas connu d’engouement particulier dans la ville de Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié, il est tout de même admis que malgré la précarité dans laquelle vivent certaines femmes et filles-mères, un semblant de prise de conscience a gagné ce genre en province, faisant reculer les cas d’abandons de bébés à la naissance, comme l’on en avait eu l’habitude la localité.
Il y a, près de deux ans, la ville de Mouila se réveillait avec la nouvelle selon laquelle un bébé abandonné sans vie avait été découvert dans une poubelle. Un second cas s’est révélé à la rentrée des classes 2021-2022, avec un bébé en vie qui avait été découvert dans un carton, à l’entrée de la direction d’un établissement primaire public. Des actes condamnés par les hommes de la loi, comme par la société en général.
Globalement, ces faits divers sont en net recul dans Mouila depuis plusieurs mois, et cette situation est consécutive aux nombreuses sensibilisations des radios communautaires, et la prise de conscience des mises en cause elles-mêmes. Car plusieurs raisons concourent à ces situations déplorables. Il y a d’abord des hommes cyniques qui engrossent des femmes et n’assument pas leur responsabilité en s’occupant du bébé à la naissance. Ils ont plusieurs prétextes pour justifier leur acte lâche, parmi lesquels l’existence de rivaux. Sinon, que la concubine multiplie les partenaires pour mieux se prendre en charge. Soit.
Aussi, démunies et souvent esseulées, les filles n’ont souvent d’autres choix que de se débarrasser de ces « fardeaux encombrants » par des avortements risqués ou l’abandon des nouveau-nés, et être ainsi libres de suivre le cours de leur existence. Surtout pour des filles scolarisées et/ou mineures, lesquels sont les plus vulnérables dans cette catégorie.
Pour ce qui est de la prise de conscience, Sterna, agent à la direction provinciale de la Culture estime que « les filles ont compris que l’on ne se mesure pas avec la justice en abandonnant les nouveau-nés qui n’ont pas demandé à venir au monde. Avoir un enfant c’est une volonté divine, au moment où plusieurs autres femmes en cherchent ». Sa collègue Léa explique que « même sans un homme à leurs côté, de nombreuses filles-mères se prennent désormais en charge grâce à des emplois trouvés à Olam Palm Mouila (société agro industrielle de production d’huile de palme, ndlr). En plus, pour fonder une famille, il faut des enfants, et ces derniers sont la retraite de demain, parce qu’ils vont s’instruire puis travailler un jour, et soutenir la famille« . Alors que Leslie, célibataire avec trois enfants, s’occupe de sa progéniture en faisant le commerce du vin de canne pressé, le Moussoungou, elle dit éviter de s’accrocher à un homme « irresponsable« .
Toute raison gardée, la ville de Mouila peut se targuer de ne plus enregistrer ce type de faits divers aussi fréquemment qu’auparavant. Il est vrai qu’il y a près de deux ans, une dame trentenaire avait kidnappé un bébé parce qu’elle n’en a jamais eu, avant de se faire arrêter par les limiers de la défense et sécurité. Ces cas sont de moins en moins connus, même dans les localités départementales.
JPM /CSM
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