Monde

«Ce prix m’a permis d’avoir une visibilité au sein de ma communauté Africaine» (Adriana Bignagni Lesca)

0
Adriana Bignagni Lesca, artiste lyrique gabonaise évoluant en France.

Dans une interview accordée récemment à notre rédaction, Adriana Bignagni Lesca, artiste lyrique gabonaise évoluant en France, a évoqué son parcours dans l’art lyrique. Lauréate de nombreux prix, dont celui des grandes voix lyriques d’Afrique obtenu à Paris en avril 2022, cette jeune gabonaise livre ici son savoir-faire et ses perspectives.

Agence Gabonaise de Presse: Qui est Adriana Bignagni Lesca ?

Adriana Bignagni Lesca: «U ma tébura ? U ma ramboura ? Me nidji mwane Babatsi na Badoumbi (salutations en punu et présentation de ses origines en Punu, une langue que l’on retrouve au sud du Gabon), née à Libreville au Gabon de père et de mère Gabonais, Famille Alain et Clarisse Lipobo, qui sont enseignants.  J’ai fait mes études primaires et secondaires à Libreville mais ma vocation était dirigée vers la musique et surtout le piano. A la base je souhaitais devenir chef de chœur pour enfants mais le destin en a décidé autrement et il a fallu que je m’en aille à l’étranger car les structures de ce genre de formation au Gabon n’étaient pas au rendez-vous».

Vous êtes donc une artiste lyrique confirmée évoluant en France, et vous venez de remporter le prix du concours de la grande voix lyrique d’Afrique. Parlez-nous de ce prix et de ses opportunités.

«Oui, je suis Artiste Lyrique Soliste, évoluant en France et en Europe, au sein de l’agence Askonas Holt, basée à Londres. Effectivement, j’ai remporté le prix du concours des grandes voix lyriques d’Afrique (Africa Lyrics Opera). Ce prix m’a permis d’avoir une visibilité au sein de ma communauté Africaine à travers les médias Africains».

Qu’est-ce qui vous emmène à l’art lyrique ?  Pouvez-vous dresser le bilan de votre parcours en tant qu’artiste lyrique et dans d’autres domaines où vous évoluez ?

«Après avoir passé une audition au conservatoire de musique de Bordeaux, en France, ne connaissant rien à cette nouvelle culture musicale dont j’avais même pris peur(rire) car je croyais être entrée dans un asile de fou à cause de leurs manières de chanter. Néanmoins, j’ai été admise en discipline Chant et Art Lyrique et en Solfège Chanteur. Suivant une double carrière sous le nom d’Arela Coyava et ayant fait la première partie de Femi Kuti à la Angoûleme, concert à la Boule noire, Paris, j’ai eu l’opportunité de chanter sur la scène principale des Francofolies de La Rochelle. Aujourd’hui, j’ai chanté dans plusieurs Opéras à Bordeaux, Paris, Berlin, Salzbourg, Budapest, Venise, Pise, Bergamo, Strasbourg, … En août 2022 sera la sortie de mon premier single « Amina » avec promotions, suivie d’un clip. Prochaines productions 2022-2023 : *Rôle Junon dans Platée/Rameau/ Opéra Garnier de Paris / juin-juillet. *Festival d’Aix-en-Provence 20 juillet. *Arbate dans Mitridate de Mozart/à Berlin/novembre-décembre… * Il musico dans Viva la Mamma/Donizetti/Opernhaus Zûrich/mars-avril 2023 Etc.   Comme prix obtenus l’on peut citer entre autres : Prix jeune Espoir et du Public au concours Les Amis du Grand Théâtre à Bordeaux en 2011, Finaliste du concours de l’Opéra studio Bastille à Paris en 2012, Prix avec Mention au conservatoire de Bordeaux Jacques Thibault en 2013, Lauréate aux Francofolies de la Rochelle en 2014, Lauréate d’Armel Opéra Compétition, à Budapest, «Prix de la meilleure performance vocale et scénique » en 2016. Vainqueur du concours des grandes voix lyriques d’Afrique à Paris en 2022. Ma discographie est à suivre sur mon site (adrianabignagnilesca.net).»

Comment arrivez-vous à faire parler du Gabon dans vos Œuvres ?

«Ça c’est la prochaine étape avec l’Opéra Gabonais que je viens de terminer d’écrire et de composer. Je me suis énormément inspirée de nos chansons traditionnelles, de nos contes, et c’est notre culture que je véhicule à travers mes œuvres».

Avez-vous des collaborations ? Si oui, Parlez-nous de vos partenariats.

«J’entame une collaboration cinématographique (long métrage) avec le réalisateur gabonais Mr Fernand Lepoko. J’ai vraiment hâte de commencer cette aventure en tant qu’actrice, ce qui sera une grande première pour moi sachant que je n’ai toujours foulé que les planches des Opéras. *Récemment, La parfumerie « DIVINE », à Bordeaux, dont je porte quasi exclusivement le « DIVINE » original et parfois « L’INSPIRATRICE », « Divine » est devenu ma signature olfactive. Petit clin d’œil : se marie très bien avec ‘’ le Magningu’’ (Huile d’amande douce) de ma grand-mère !»

Vivez-vous de votre art ? Que dire aux jeunes qui souhaiteront suivre vos pas.

«Oui je vis très bien de mon art, par la grâce de Dieu. Prodiguer un conseil à la jeunesse qui souhaiterait suivre mes pas, est assez complexe. Je parlerai du partage d’expériences. Se battre pour réaliser son rêve (pas celui que l’on imite, mais celui qui est vital), emmener ses parents à croire en vous et vous encourager. Travailler comme un militaire, comme un sportif de haut niveau, persévérer, ne jamais s’asseoir sur ses acquis, avoir toujours votre coach pour vous orienter. Penser à économiser pour réaliser ses projets, ne jamais avoir honte de faire le ménage, même si vous avez un bac plus 10, car cela peut vous aider à payer vos études et différents autres besoins du quotidien».

Propos recueillis par: VEM

 

Valerie EZEME MBO

Allemagne: Olaf Scholz en tournée africaine dès ce dimanche

Article précédent

Religion: des Hommes de Dieu élevés au grade d’aumôniers et juges de paix de l’ONU

Article suivant

Commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans Monde