LIBREVILLE, 24 mai 2025 (AGP) – Au Sénégal, cinq anciens ministres du régime de l’ex-président Macky Sall ont été mis en accusation pour détournement présumé de fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, rapporte l’Agence France-Presse.
Le 8 mai 2025, l’Assemblée nationale a adopté des résolutions autorisant leur comparution devant la Haute Cour de justice, une juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Les anciens ministres visés : Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et beau-frère de Macky Sall; Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines; Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel; Salimata Diop Dieng, ancienne ministre de la Femme; Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice.
Ils sont accusés de détournement de deniers publics, de corruption, de blanchiment de capitaux et d’autres infractions liées à la gestion du fonds « Force Covid-19 », un programme d’environ 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros) destiné à renforcer le système de santé, soutenir les ménages et maintenir les emplois pendant la pandémie.
Les investigations menées par la Cour des comptes et la Division des investigations criminelles (DIC) ont révélé des irrégularités telles que la surfacturation de riz pour un montant estimé à 2,7 milliards FCFA, l’attribution irrégulière de marchés publics et des achats de biens immobiliers suspects.
La Haute Cour de justice, présidée par le président de la Cour suprême et composée de députés, est habilitée à juger les présidents et membres du gouvernement pour des délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Les procédures devant cette cour sont sans appel ni recours.
Ces poursuites s’inscrivent dans le cadre de la politique de « rupture » prônée par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, élus en 2024. Leur programme met l’accent sur la lutte contre la corruption et la reddition des comptes. La majorité parlementaire détenue par leur parti, le Pastef, facilite la mise en œuvre de ces réformes.
L’opposition dénonce toutefois une « chasse aux sorcières » et un « acharnement » contre l’ancien pouvoir, appelant au respect de la présomption d’innocence et à une procédure équitable.
La suite des procédures dépendra des décisions de la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, qui déterminera si les anciens ministres seront renvoyés en procès.
RCEN/JMNB/FSS/EN/AGP
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