LIBREVILLE, 4 mars 2025 (AGP) – Le Barreau du Gabon a exprimé, ce mardi 4 mars à Libreville, son mécontentement face à la grève persistante des magistrats et au non-respect du service minimum, soulignant que cette situation porte atteinte aux textes en vigueur, a constaté l’AGP.
«Il ressort du service minimum fixé par le SYNAMAG qu’il y a suspension de toutes les audiences publiques et en chambre de conseil, ainsi que des audiences de référé, c’est-à-dire même en cas d’urgence, devant toutes les juridictions judiciaires, administratives et financières. Le suivi des dossiers en instruction est suspendu. Nous constatons la même fermeté devant les cours d’appel et hautes juridictions. Les requêtes gracieuses ne pourront être reçues et la délivrance des casiers judiciaires aux Gabonais qui en ont besoin pour les examens, concours ou autres démarches administratives, est interdite. Le SYNAMAG a décidé qu’il y aura un différemment par semaine, mais pas d’audience correctionnel. Autrement dit, il s’autorise à mettre les justiciables sous mandat de dépôt, sans leur fixer les date d’audience (…)», a fait savoir Me Raymond Obame Sima, bâtonnier du barreau du Gabon.
Cette déclaration intervient 24 heures après une assemblée générale extraordinaire des magistrats tenue le lundi 3 mars, suite à un communiqué du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui avait sollicité la levée ou la suspension de la grève, en raison des efforts du Gouvernement pour répondre à certaines revendications. À ce jour, d’après le ministère, quelques demandes inscrites dans le cahier des charges ont déjà trouvé des réponses.
Le bâtonnier a rappelé que «depuis bientôt deux mois, l’appareil judiciaire est paralysé à l’échelle nationale». Il a précisé que « le 9 janvier 2025, le Syndicat National des Greffiers avait lancé une grève nationale, suivie le 14 janvier 2025 par une reprise du mouvement par le Syndicat National des Magistrats ». Ces derniers revendiquent, entre autres, la mise en application de la loi portant statut des magistrats et l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
Les avocats appellent ainsi à une reprise des activités judiciaires dans le respect des textes en vigueur, pour garantir l’accès à la justice pour tous.
EA/JM/FSS/EN/AGP
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