LIBREVILLE, 8 février 2025 (AGP) – Un mois après le début de leur mouvement, les magistrats grévistes du Gabon ont tenu un point de presse vendredi à Libreville pour dénoncer les tentatives de l’administration visant, selon eux, à affaiblir leur mobilisation, a constaté l’AGP.
Les magistrats grévistes ont réaffirmé leur détermination à obtenir l’application des textes garantissant leur indépendance et de meilleures conditions de travail.
S’adressant à l’ensemble de la profession, le Bureau exécutif du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) a appelé à la solidarité face aux pressions. «L’administration veut vous instrumentaliser pour briser notre mouvement pour vous opposer à vos propres collègues», a déclaré un représentant du syndicat, exhortant les magistrats à ne pas céder.
Les grévistes dénoncent notamment la note n°0195/MJGS/SG/DGAA du 24 janvier 2024, qu’ils considèrent comme une violation des dispositions encadrant le service minimum en période de grève. «Le ministère de la Justice tente de contourner les textes en vigueur pour forcer un retour au travail, en contradiction avec le cadre juridique existant», ont-ils affirmé.
Au-delà des questions juridiques, les magistrats pointent du doigt les conditions de travail dans les juridictions, qu’ils jugent déplorables. «Certaines juridictions du pays sont en état de délabrement avancé, allant même jusqu’à manquer de lieux d’aisance, exposant ainsi la santé et la dignité des magistrats et des greffiers», ont-ils souligné.
Face aux arguments du Gouvernement évoquant un coût annuel de 25 milliards FCFA pour satisfaire leurs revendications, les magistrats rappellent que la justice doit être une priorité nationale. «Pourquoi les magistrats devraient-ils être la seule corporation dont les revendications sont ignorées, alors que des ressources considérables ont été mobilisées pour d’autres secteurs ? », s’interrogent-ils.
S’adressant au Président de la Transition, ils l’ont appelé à respecter les engagements pris en septembre 2023 lors d’une rencontre avec le SYNAMAG. «Nous vous demandons solennellement de respecter la parole donnée et de permettre à la justice gabonaise d’être enfin indépendante et efficace», ont-ils plaidé.
Enfin, les magistrats ont tenu à présenter leurs excuses aux justiciables affectés par la grève. «Nous sommes pleinement conscients des désagréments causés, mais cette lutte, bien que contraignante aujourd’hui, est essentielle pour garantir une justice digne et impartiale demain», ont-ils conclu.
PMA/CBO/FSS/EN/AGP
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