LIBREVILLE, 20 janv. 2025 (AGP) – L’ancien ministre de l’Economie et des participations, Mays Mouissi, et son collègue des Comptes publics et de la Dette, Charles Mba, seront auditionnés ce lundi 20 janvier devant la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement illicite (CNLCEI), accusés d’avoir perçu «des pots-de-vin ou des rétro-commissions dans le cadre de la signature d’un contrat de fourniture d’électricité avec la société turque Karpowership», a-t-on appris.
Les deux membres du gouvernement devraient à une convocation sur l’affaire des contrats « douteux » de la centrale électrique flottante de la société turque Karpowership, un dossier actuellement en examen.
Sur ce dossier, plusieurs sources concordantes indiquent que l’ancien directeur général de la Société d’Energie et d’eau du Gabon (SEEG), Joël Lehmann Sandoungout, aurait nommément cité trois membres du gouvernement de la Transition dans le très controversé contrat signé entre le Gabon et cette entreprise turque pour la location d’une centrale flottante devant fournir 150 MW en plus, afin de pallier le déficit de puissance actuel de la SEEG qui engendre des coupures à répétition depuis plusieurs mois déjà dans le Grand Libreville.
Des sources concordantes révèlent un audit diligenté par le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui aurait démontré l’existence de plusieurs contrats non conformes dont le plus emblématique est celui paraphé avec l’entreprise turque Karpowership, spécialisée dans la vente et la location des centrales électriques flottantes, à hauteur de 12 à 13 milliards de F CFA par mois. «L’ex-directeur général de la SEEG aurait affirmé avoir agi sous la pression de trois membres du Gouvernement de Transition, à savoir Jeannot Kalima, alors ministre de l’Energie, Mays Mouissi, ministre de l’Economie au moment des faits, et Charles Mba, actuel ministre des Comptes publics», indiquent ces sources.
La procédure d’audition de ces membres du Gouvernement est conforme aux dispositions de l’article 38 de la loi n° 042/2020 du 22 mars 2021 modifiant certaines dispositions de la loi n° 033/2003 du 07 mars 2003 de la CNLCEI. Cette institution aurait saisi le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville pour l’informer de l’ouverture «des procédures contre les personnes citées ci-dessus pour suspicion de détournements de deniers publics, de corruption, d’enrichissement illicite et de conflits d’intérêts».
La Commission ne s’arrête pas là. Ali Akbar Onanga Y’Obégué, ancien ministre de la Fonction publique, ancien Secrétaire général du Gouvernement, est lui aussi convoqué devant le Gendarme de la Bonne gouvernance pour des faits qui n’ont, pour l’heure, pas été précisés.
SN/FSS/EN
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