LIBREVILLE, 06 novembre 2024 (AGP) – La campagne pour le référendum constitutionnel a débuté ce mercredi 6 novembre sur toute l’étendue du territoire national, et prendra fin le 15 du mois. Les positionnements intervenus bien avant donnent un aperçu, dans le microscome politique national, de ce qui va caractériser les joutes oratoires. Décryptage.
Dix jours pour les partisans du OUI comme ceux du NON de convaincre avant le vote fixé au 16 novembre prochain. S’appuyant sur les dispositions de la loi 07/96 révisée portant dispositions communes à toutes les élections politiques en République gabonaise, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a fixé une période de campagne pour appeler à voter au référendum constitutionnel. Un temps qui s’offre aux partis politiques, organisations de la société civiles et autres pour convaincre les populations de s’exprimer au profit ou en défaveur du projet de Constitution.
Dans son message à la Nation, le Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui a fixé le cap : « Que vous soyez pour ou contre ce projet, votre point de vue enrichit le débat national. Informez-vous, débattez, participez aux discussions publiques sur ce projet constitutionnel. Je vous appelle donc à participer massivement à ce référendum. Votre voix est déterminante, votre choix conditionnera l’avenir de nos enfants. »
A l’évidence, l’entrée en matière dans cette campagne reste cristallisée par les positionnements observés, ces derniers jours, dans un camp comme dans l’autre. Certaines figures politiques et de la société civiles n’ont pas attendu l’ouverture de la campagne pour se positionner face au projet de Constitution soumis au vote référendaire.
Dans le camp du OUI, l’engagement du Premier ministre de Transition, Raymond Ndong Sima, est de taille, lui qui, s’exprimant le 13 novembre dernier devant ses partisans de l’Alliance Patriotique (AP), a déclaré : « Je défendrai ce projet une fois la campagne ouverte. »
D’autres figures politiques et non des moindres, le vice-Premier ministre de la Transition, par ailleurs président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier, ou encore Guy Nzouba Ndama du parti Les Démocrates, Jeannine Taty Koumba de l’Union Nationale (UN), Paul-Marie Gondjout de l’Union Nationale Initiale (UNI), par ailleurs ministre de la Justice, Garde des Sceaux, et Jean-Boniface Assélé du Cercle des Libéraux Réformateurs (CLR), ont bâti l’argumentaire autour de la symphonie du principe favorable au projet de Constitution.
A côté de cet armada, il faut compter d’autres acteurs politiques qui se sont distingués par des appels à soutenir le texte de la nouvelle loi fondamentale, notamment Angélique Ngoma, secrétaire général par intérim du Parti Démocratique Gabonais (l’ex-parti au pouvoir) qui ne fait pas de mystère pour lancer l’offensive. Il y aussi Mathias Otounga Ossibadjouo du Rassemblement d’Eveil Gabonais pour l’Action, la Restauration et le Développement (REGARD), Gervais Oniane, président de l’Union pour la République (UPR) et l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), dirigée par Dijob Divungi Di Ndingue, qui ont officiellement choisi de soutenir le Oui lors du Référendum constitutionnel.
A l’opposé, pour le camp du NON, des acteurs politiques et de la société ont s’arc-bouté sur leurs arguments avant même la campagne. Alain-Claude Bilie-by-Nze, ancien Premier du régime déchu et président de la plateforme « Ensemble pour le Gabon », reste dans la même logique du rejet du projet de Constitution proposé que l’Appel d’Ensemble pour le Gabon, le Parti Social Démocratique (PSD) de Pierre-Claver Manganga Moussavou, Dynamique Unitaire, le député de la Transition, Marcel Libama, entre autres.
Entre les partisans du OUI qui soutiennent le projet de Constitution et ceux défendant le NON synonyme de rejet, le compte à rebours est lancé. Sous le chapiteau de la démocratie, les uns et les autres, à l’appui des éléments de langage, se lancent dans une opération de charme sur cette question de portée nationale.
EN/FSS/AGP
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