Libreville, 5 avril 2024 (AGP) – Nommé le 7 mars dernier au poste de 2ème vice-président du Directoire provisoire du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Alain-Claude Bilie-By-Nze a présenté sa lettre de démission datée du 2 avril 2024, et dont l’AGP a reçu une copie, au premier vice-président de l’ex-parti au pouvoir, Paul Biyoghe Mba, dans laquelle il évoque les raisons de son départ.
L’ancien Premier ministre du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba et deuxième vice-président du Parti Démocratique Gabonais (PDG) souligne, dans sa lettre de démission, les raisons de son refus de continuer à assurer cette fonction au sein du parti.
«Je constate avec regret que le Bureau Provisoire de notre Parti soutient, sans réserve et sans consultations préalables, toutes les initiatives du Président du CTRI, y compris celles qui sont préjudiciables au PDG. Il en est ainsi du refus de notre Directoire Provisoire d’aborder la question essentielle de la vérité sur les événements d’août 2009 et d’août 2016», a écrit Alain-Claude Bilie-By-Nze dans sa lettre de démission.
Pour lui, cette attitude du Directoire provisoire de ce parti «ne peut me laisser indifférent, car elle participe à faire de certains d’entre nous des boucs émissaires sur qui on voudrait faire porter toutes les fautes, y compris celles commises du temps où certains grands opposants devenus, étaient des barons intouchables de ce qu’ils nomment le système «Bongo-PDG», a-t-il ajouté.
En plus de dénoncer le «soutien du PDG au CTRI», Alain-Claude Bilie-By-Nze estime que ses revendications ne sont pas prises en compte au sein de son parti, notamment la mise en place d’une commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation avant la tenue du Dialogue national inclusif.
«En effet, alors que notre Parti est régulièrement accusé d’avoir perpétré des massacres lors de ces crises post-électorales, il m’avait semblé impérieux d’aborder la question avant la tenue du Dialogue National et d’exiger à notre tour la mise en place de cette Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation tant réclamée par l’opposition, la société civile et l’église. Cette démarche me semble d’autant plus importante aujourd’hui que le Président Ali Bongo Ondimba et son Gouvernement, qui étaient accusés de faire obstruction à la manifestation de la vérité, ont été déposés par les militaires du CTRI», a-t-il relevé dans sa lettre, avant de s’interroger : «qu’est-ce qui empêche que le débat soit ouvert sur cette épineuse question ? Pourquoi renvoyer sine die un sujet qui cristallise tant l’opinion et qui semblait faire consensus, il y a quelque temps encore ? Qui cherche-t-on à protéger ? »
Celui qui est dorénavant l’ex-vice-président du PDG promet de continuer son militantisme au sein du PDG et de mener dans les jours, les semaines et les mois à venir, «des actions pour faire entendre une voix différente».
TYM/FSS
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