Oyem, 1er décembre 2023 (AGP) – La quasi-totalité des lycées catholiques de la province du Woleu-Ntem sont gagnés par la vétusté de leurs bâtiments et le dénuement, a constaté un journaliste de l’AGP.
Les lycées François Xavier d’Oyem, Jésus-Marie de Bitam, St-Jean de Minvoul ou celui de Mitzic, tous ces établissements catholiques, relativement en bon état, il n’y a pas si longtemps, brillent à ce jour par leur déchéance. Plafonnage défectueux du fait de l’usure, absence du mobilier basique pour les enseignants, absence de nouvelles couches de peinture sur les bâtiments, déficit d’outils pédagogiques sont autant de maux qui rongent ces lycées.
Selon des sources concordantes, c’est par une absence de volonté que l’on en est arrivé à là. Le clergé catholique est pointé du doigt à cet effet.
‘’Pour les établissements privés, la loi stipule qu’un pourcentage fixe doit être prélevé sur les frais d’écolage payés chaque début d’année par les élèves. Ce montant est mis à la disposition du propriétaire, en l’occurrence ici l’église catholique. Toutefois, en raison de la modicité de la subvention annuelle de l’Etat, une partie de l’argent doit être affecté au fonctionnement des établissements scolaires et géré par eux-mêmes. Malheureusement les établissements ne perçoivent plus ce qui devrait leur revenir, pour la bonne marche des établissements scolaires du Gabon’’, explique une source exerçant dans un établissement catholique de la province et qui requière l’anonymat.
A en croire notre interlocuteur, cette réalité, incommodante pour tous, corps enseignant et apprenants compris, est la conséquence de l’absence d’un d’entretien conséquent et régulier, pour l’entretien des bâtiments d’une part, et d’un déficit en matériaux pédagogiques. Cela est due à un non-respect des règles de gestion en vigueur dans tous les établissements d’enseignement catholique du Gabon.
Au-delà de la modicité de la subvention annuelle versée par l’Etat, la quote-part, qui est censé être géré par les établissements, est destinée à couvrir certaines dépenses, tel le paiement des enseignants non fonctionnaires, les enseignants les vacataires et d’autres catégories d’employés. Et aussi de s’acquitter d’autres charges fixes. D’autant que la subvention annuelle octroyée par le gouvernement ne suffit pas à assurer la prise en charge totale des besoins académiques et de fonctionnement, de manière générale, des établissements scolaires.
‘’C’est vrai qu’il y a quelques années encore, les chefs d’établissements, aidés en cela par la direction générale de l’enseignement catholique, savaient apposer une fin de non-recevoir aux évêques, de nos jours cela n’est plus le cas, les frais d’écolage des enfants sont quasiment à leur disposition et le résultat est celui que vous voyez, nos lycées se meurent’’ affirme un ancien responsable à la direction général de l’enseignement privée catholique du Gabon à la retraite.
Selon nos sources, il y a six ans encore la situation n’était pas aussi alarmante. L’évêché du Woleu-Ntem serait pointé du doigt, comme le seul responsable de cette situation.
EMM/ANM/FSS
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