Bitam, 15 Octobre 2023, AGP – Après un préavis de grève, déposé le 25 septembre dernier, les salariés d’Olam à Bitam, sur le chantier dit Batouri, ont déclenché un mouvement de grève, cette fin de semaine. Les travailleurs exigent de leur employeur, entre autres, l’adoption par leur employeur d’une grille salariale conforme au droit du travail gabonais.
Les grévistes fustigent, en outre, la non prise en compte de leurs conditions de vie et de travail par la direction d’Olam. Selon une employée gabonaise, comptabilisant un peu plus dix (10) ans de service, son salaire n’atteints pas 200 milles francs mensuels.
‘’Depuis que je suis agent ici, je ne suis pas couvert par la CNSS et la CNAMGS, pourtant l’on me prélève mes cotisations chaque mois et s’est mentionné sur mon bulletin de salaire. Et, cette situation, bon nombre de gabonais, qui travaillent à Olam, subissent cela’’ confie cette dernière, très remontée par les injustices de la direction.
Les salariés de l’entreprise singapourienne, rencontrés dénoncent, également, en plus de l’absence d’une grille salariale, le défaut d’un plan de carrière ; le non-paiement d’une prime de risque pour la catégorie de personnel en charge de l’entretien des plantations d’Hévéas, qui rejoignent leur poste de travail tous les jours dès quatre heures du matin.
‘’ Vous savez, nous travaillons dans la forêt, où vivent les serpents et d’autres reptiles dangereux. Or, nous n’avons ni gangs, ni bottes de protection, certains d’entre nous, nous sommes en contact quotidien avec des produits chimiques avec tous les risques que cela comporte, en termes de toxicité ’’, dénonce Cirus Mvé, porte-parole des employés gabonais d’Olam, qui note que toutes ces doléances avaient déjà été portées à l’attention du comité directeur de l’entreprise ces dernières années, sans succès.
Poursuivant son propos, il a ajouté que la santé des employés est la dernière des préoccupations de l’entreprise, étant donné que l’infirmerie est uniquement dotée en Paracétamol, et en cas de maladie sérieuse, une ordonnance est délivrée au malade qui devra s’acquitter des frais de celle-ci.
‘’En cas de décès d’un employé, l’on peut dire qu’il perd tous ses droits. Car, l’entreprise ne verse pas un centime à ses ayant droit, pas plus qu’elle ne prend en charge ses funérailles’’ a-t-il dit, soulignant que la situation des contractuels, non embauchés, des étrangers pour la plus part, est particulièrement précaire.
’’Ils ne bénéficient d’aucun suivi médical bien que la société leur prélève 10 mil francs chaque fin de mois à cet effet. Ils dorment parfois à quatre (4) dans une même chambre et travaillent 7 jours sur 7, sans la moindre prime. Pourtant ce sont des êtres humains comme tous. De plus, ils ne sont pas autorisés à faire venir leur famille sur le chantier. Nous voulons que cela prenne fin’’, affirmet-il.
Aux dernières nouvelles le dossier serait sur la table des autorités.
EMM/ANM/FSS
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